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Star Wars Vendetta Fan Fiction
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Star Wars Vendetta Fan Fiction
  • Fan fiction sur l'univers de Star Wars! Grimpez dans le cockpit d'un Tie. Côtoyez, contrebandiers, chasseurs de primes, impériaux, et bien plus encore... Ressentez la vengeance d'un jeune homme, Et parcourez la galaxie dans sa quête de justice...
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Star Wars Vendetta Fan Fiction
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Vingtième chapitre

Chapitre XX

           

            Le vieux camion-speeder ST 101 qu'avait volé et repeint Jey Smarba avançait aussi vite que possible, en route vers sa première mission. Jey ressentait un mélange d'excitation et de satisfaction. On lui donnait enfin sa chance, et il ne comptait pas la gâcher. L'agent rebelle, "contact un", s'était décidé à le tester sur le terrain, et il avait été on ne peut plus clair dans sa dernière transmission.

- Ce que vous allez faire est risqué, mais en luttant contre l'Empire, votre vie le deviendra en permanence. Les objectifs que nous avons définis me permettront de statuer à votre sujet. Je saurai si vous avez réussi et, si c'est le cas, je vous appellerai pour un débriefing. Bonne chance.

            Cet agent représentait l'opportunité qu'il espérait tant : rendre la monnaie de sa pièce à l'Empire. En outre, il avait la sensation que cette fois-ci, il ne parlait pas dans le vide comme le faisait le comité de résistance anti-impérial auquel il adhérait encore. Coller quelques tracts, et gribouiller quelques graffitis dans les rues de CapitalChek causaient autant de soucis aux impériaux qu'un mynock à un ver de l'espace. Non, aujourd'hui, l'Empire allait être attaqué sur son propre territoire, devant sa porte et tout cela grâce à un vieil homme n'ayant jamais porté les armes. Ils verraient alors que même les tyrans ne sont pas tout puissant.

            La garnison impériale, corps, cœur et symbole de la dictature sur P'Chek était  la cible de Smarba, et son camion-speeder s'en rapprochait vivement. Cependant, "contact un" lui avait expressément ordonné de passer par voie terrestre, ordre qu'il respectait à la lettre sachant que les couloirs aériens étaient interdits sans autorisation spéciale. L'agent rebelle ne souhaitait pas voir la mission pulvérisée par les tours surmontées de canons lasers, avant même qu'elle ait débutée.

            En suivant la seule route bétonnée reliant la capitale à la base et en se faisant passer pour un coursier, Jey pouvait approcher l'enceinte extérieure dans une relative sérénité.

            Tandis que l'aube chassait peu à peu la nébulosité nocturne, Jey observa la garnison grossir à vue d'œil jusqu'à devenir réellement imposante. Il ne put détacher son regard de cet énorme bloc de férrobéton grisâtre aux contours rectangulaires et anguleux, surplombé par une épaisse colonne elle-même couronné par une large parabole. Il remarqua que des kiosques aussi cendrés que la couleur des façades couraient le long des arêtes à intervalle régulière. Il avait l'impression de se sentir totalement écrasé par cette superstructure, qui paraissait dénuée de vie. L'absence de lumière, de fenêtre, ou du moindre signe de vie, accentuait cette impression funeste et morbide.

            L'immense bâtiment bouchait désormais tous les vitrages droits du camion-speeder, et Smarba s'arracha de cette envoutement lugubre. Il devait se concentrer car sa destination n'était plus qu'à deux minutes. Il enclencha le pilotage automatique, sortit de son siège et passa à l'arrière pour vérifier le contenu de la benne.

            Soudain une vive lumière envahit aux trois quart le véhicule. Jey se précipita pour reprendre les commandes et vit ce qu'il se passait. Trois faisceaux lumineux venant des kiosques, qui étaient en fait des miradors, l'avait repéré et nimbait son appareil.  Puis, comme pour confirmer son appréhension, la comm du camion résonna. Il hésita quelques secondes, effrayé par l'enjeu et la crainte d'échouer, mais il se ressaisit et ouvrit le canal.

- Véhicule non-identifié, stoppez-vous immédiatement, et dites nous ce que vous faites ordonna une voix d'homme.

- Bien reçu, fit Jey en coupant les moteurs, je travaille pour l'entreprise TeknoDro, j'ai une commande pour livrer des droïdes de maintenances.

            La communication fut un court instant parasitée par de la friture, puis reprit.

- Aucune livraison de prévue dans notre manifeste, arrêtez vous au poste de garde numéro 2 pour inspection. Si vous désobéissez, vous serez désintégré.

- Reçu.

            " C'est parfait" pensa Jey, qui comprit que la partie commençait maintenant. A cinquante-huit ans, il entamait une carrière de rebelle. Depuis qu'il avait perdu son fils et sa femme, le destin, la providence ou n'importe quelle autre force mystique qui était sensé diriger sa vie, lui offrait enfin une chance de venger la mort de sa famille. Mu par cette force, il ne redoutait pas de mourir. Au contraire, il se sentait puissant, vivant et avait l'impression d'être exactement au bon endroit au bon moment.

            Jey vérifia son fusil blaster E 11, le modèle impérial, ainsi que ses trois grenades assommantes Merr-Sonn que lui avait fourni l'agent. Il cacha ses armes sous son veston de livreur, et remit le contact.

            Il arriva devant l'entrée numéro 2, et s'arrêta une nouvelle fois. Elle était immense mesurant au moins dix mètres. Sa couleur était ferrailleuse, due sans doute, à sa composition en duracier. A la gauche du portail, trois stormtroopers sortirent de l'embrasure d'une casemate et le braquèrent. Jey leva les mains en feignant une obéissance docile. Les soldats lui firent signe de sortir du véhicule, ce qu'il fit calmement. Il nota qu'il n'y avait plus de lumière qui le suivait.

- Montrez-moi vos papiers sans faire de gestes brusques,  intima un des trois commandos.

- Les voilà, en tendant la fausse carte ID qu'il avait fabriquée.

            Le soldat examina rapidement les papiers et donna  l'ordre à un de ses acolytes d'aller vérifier le contenu du camion. Puis, il s'adressa derechef à Jey.

- Ouvrez la benne et donner moi le manifeste de livraison aussi.

- Bien sur, mais pour faire ça je dois remonter dans la cabine du camion, est-ce possible ? déclara-t-il sereinement.

- Pas de blague, vieillard, sinon...

            Smarba débloqua la porte arrière de la benne pour que le stormtrooper constate par lui même les quelques droïdes entreposés. Il saisit le manifeste ainsi que son thermos plein de caf. Il ressortit, donna le manifeste et proposa à son interlocuteur une tasse de caf dans la casemate pendant la vérification des papiers. Voyant le commando hésitant, il insista.

- Allez, monsieur l'officier, au lieu de rester dans le froid à attendre, allons nous réchauffer devant  quelque chose de chaud. Je vous assure qu'il est très bon.

- Euh... non, vous restez là, Mads, il y a quoi à l'arrière alors ?

- Des droïdes, sergent.

- Bien, va vérifier les papiers à l'intérieur, on t'attend ici. 

- Bien reçu, fit Madds en récupérant les documents et en retournant dans la casemate. 

- Vous êtes sûr qu'on ne peut pas tous aller se mettre à l'abri ? intervint Smarba avec un grand sourire.

- Non, et n'insistez plus.

- A vos ordres.

            Jey était contrarié, il n'était pas certain que ces faux papiers fassent l'affaire. Toutefois, il avait pensé à d'autres options pour "forcer" l'entrée. Il ouvrit son thermos et se versa du caf dans le bouchon qui faisait office de récipient. La vapeur s'éleva dans le froid lunaire, et il savoura sa boisson en exagérant.

- C'est bon, arrêtez de faire le malin. Fermez-moi ça.

- Comme vous voulez, chef, répondit Jey en obéissant.

            Quelques minutes plus tard, Smarba et les deux stromtroopers n'avaient pas bougé d'un iota. Pour Jey, c'était mauvais signe, il devait prendre une décision, soit espérer que les papiers soit suffisant, soit choisir une option plus risquée, et s'il faisait ce choix, il lui paraissait évident que défier deux soldats était plus facile que d'en défier trois.

            Jey se concentra et se prépara. Il remarqua que les deux soldats avaient légèrement baissé leurs gardes car leurs doigts n'étaient plus sur la détente. Il feignit de se gratter le bas du dos et en profita pour armer sa grenade nichée au niveau de ses reins sous sa veste. Il avait cinq secondes pour agir.

- Tenez, c'est pour vous, fit-il au sergent en lui lançant le thermos . 

            Surpris, le sergent eut le reflexe de réceptionné l'objet. Jey profita de ce court instant pour prendre sa grenade, et la lancer aux pieds des deux commandos. Il entendit un " hey "et se jeta à plat ventre pour se mettre à couvert. Il entendit plusieurs tirs de blaster. L'instant d'après, il observa les soldats dodeliner et baragouiner quelques mots. Jey n'hésita pas une seule seconde et dégaina son blaster qui était caché au niveau de sa ceinture et fit feu sur les commandos désorientés. Ils s'affalèrent comme des poupées de chiffon sur le sol. Sur le coup, Smarba se trouva sans cœur, et affreusement cruel d'avoir exécuté ces deux soldats, mais en repensant à toutes les horreurs de l'Empire, il se dit que ces victimes n'étaient pas innocentes. 
            Il fallait faire très vite désormais. Il jeta un œil vers les remparts où se trouvaient les miradors, qui pour le moment n'avaient pas réagit. Il fonça vers  la casemate. Il ne se posa pas de questions, il balança une nouvelle grenade dans l'unique pièce. Après quelques secondes, il pénétra, arme au poing, abattit de sang froid le dernier garde et chercha les commandes du portail. Il les trouva facilement et pianota sur le clavier pour l'ouvrir. Les indications de "contact un" concernant cette entrée se relevèrent fiables et précieuses. Alors que l'écran de contrôle lui indiqua que la porte s'ouvrait, il se précipita dehors.

            Jey s'estima chanceux, pour le moment, personne ne l'avait remarqué. Il en profita pour trainer les deux corps dans la casemate et retourna dans la cabine du camion. Dans le même temps, les gonds du portail gémirent et s'écartèrent lentement. 

 

           

jey fuyant un chasseur tie

Jey pénétra lentement dans un vaste parvis s'étendant sur cinq cents mètres. Il s'arrêta un instant et prit le temps d'observer la grande esplanade clôturée par les mêmes murs immenses qu'il avait vu à l'extérieur en venant. Des diodes d'un bleu luminescent couraient droit devant lui jusqu'à l'une des entrées de la garnison. Là aussi, il y avait des casemates qui gardaient les portes. Jey jugea bon de ne pas trop s'en approcher. Ensuite, son regard se porta sur ses cibles : les blindés impériaux. Ces derniers étaient parqués de part et d'autres de l'allée centrale. Les plus proches que vit Jey étaient deux paires de TR-TT avec leurs têtes trapézoïdales rappelant vaguement un visage humanoïde. Derrière ces monstres de métal, il identifia immédiatement une bonne douzaine transports de troupes. Les TTI (Transport de Troupes Impérial) avaient l'habitude de patrouiller dans la capitale et de répandre la peur lors de descentes, ou au cours d'arrestations sauvages. Enfin au loin, il distingua divers véhicules qu'il ne connaissait pas. Sans doute des appareils civils reconvertis pour des fonctions militaires.

 

            Smarba cessa l'inventaire et se prépara. Il souffla un grand coup, et s'avança jusqu'à mi-chemin. Tout en laissant tourner le moteur, il sortit son datapad de la boite à gant et anima les neuf droïdes qu'il transportait. Il ouvrit également la benne et abaissa la rampe. Il jeta un œil à l'arrière pour s'assurer que tout était en ordre. Certains robots lui tournèrent leurs photorécepteurs comme un signe d'acquiescement. Mentalement, il leur fit ses adieux, à eux, à sa boutique de droïde qu'il tenait depuis trente ans à CapitalChek, et à sa vie passé. Il les regarda descendre avec un brin de nostalgie.

 

            Bien que tout cela soit symbolique, Jey sentit son estomac se nouer, mais refusa de se laisser emporter, il avait besoin de toute sa concentration. Il activa les charges explosives qu'il avait intégré dans chaque automate. La petite troupe robotique composée d'antiques astromécano, de droïdes de maintenances, et d'unités protocolaires  se divisa et déambula vers leurs cibles: les blindés impériaux.  

 

            Tandis que les droïdes clopinaient paisiblement, Jey remarqua des stromtroopers qui se dirigèrent vers lui. L'instant d'après, les projecteurs illuminèrent à nouveau son camion, et sa comm se mit à crépiter. " Ca y est, ils doivent savoir...".

 

            Smarba lorgna ses rétroviseurs, et aperçut le portail qui amorçait déjà le mouvement de fermeture de ses battants. Il ne tergiversa pas. Il démarra en trombe en effectuant un demi-tour serré, et rebroussa chemin. La réaction de l'Empire ne se fit pas attendre, et un instant la zone fut lardée de traits énergétiques verdâtres. Tout en accélérant, il alluma le petit générateur de bouclier qu'il avait installé sur son camion pour l'occasion. Un premier choc le secoua violemment et le fit dévier de l'allée centrale. Il reprit difficilement le contrôle de son véhicule, et redressa la trajectoire.

 

            Soudain, une violente explosion retentit derrière lui. Il examina son datapad fixé au tableau de bord et constata ce qu'il craignait, les impériaux avaient compris son plan et visaient les droïdes. Il décida d'attendre encore quelques secondes pour laisser le temps à un maximum d'automates d'atteindre leurs cibles.

 

            Alors que Jey franchit le portail en trombe sous une pluie de lasers, il appuya sur le bouton qui déclencha les bombes intégrées aux droïdes. Aussitôt, il entendit de puissantes détonations. Il espéra profondément que toute cette préparation n'était pas en vaine. Toutefois, il n'eut pas le luxe de s'appesantir sur le sort de cette mission car une nouvelle secousse lui rappela qu'il était une cible assez facile pour les artilleurs impériaux. Il prit alors la direction des collines mornes et stériles de P'Chek. Chaque centaine de mètre parcourue réduisait ses chances d'être touché par les miradors qui le canardaient encore. Plus il s'éloignait de la garnison, et plus le son et l'impact des tirs qui lui parvenait diminuaient jusqu'au retour du calme austère et glacial qu'offrait cette lune.   

 

            Jey souffla, et essuya la sueur qui perlait de son front. Il regarda de nouveau ses rétroviseurs, et fut soulagé de ne n'y voir que les derniers éclairs verts martelés le sol. Il fila droit devant et rentra dans son datapad le trajet jusqu'a son point de repli.

 

            Le néo rebelle savoura une relative tranquillité et s'autorisa à contempler le lever du second soleil du système Goroth rasant l'horizon.  Il lui restait une trentaine de kilomètres pour attendre le refuge qu'il avait creusé sous un des nombreux tertres que comptait cette région. De là, il patienterait deux à trois jours afin que la pression redescende et repartirait à CapitalChek à bord de son landspeeder.

 

            Tandis qu'il recouvrait un semblant de sérénité, un bourdonnement familier se rapprochait à toute vitesse. Il identifia le hurlement caractéristique des chasseurs Tie. Le stress et l'angoisse, rappliquèrent aussi vite qu'ils étaient partis, et s'installèrent dans ses entrailles. Jey chercha désespérément dans ses rétroviseurs, mais il ne vit rien. Les Tie  étaient bien trop haut dans le ciel pour être vu avec des outils aussi basiques. L'absence de senseur faisait cruellement défaut à ce moment critique.

 

            Smarba n'avait aucune option, il n'avait aucune chance de s'enfuir, ni même de survivre avec deux chasseurs aux trousses. Il devait agir pour gagner un peu de temps et trouver une solution. Il se fia au bruit strident des Tie qui fonçait sur lui, il avait l'impression qu'un monstre volant cauchemardesque  s'apprêtait à le dévorer. Brusquement, il vira à gauche et écrasa la pédale de frein. Une seconde après, les Tie déboulèrent plein gaz et ouvrirent le feu  crachant leurs venins.  Jey fut bringuebalé dans son siège, et tapota sur son tableau de bord pour étouffer les étincelles qui en jaillissaient. L'instant d'après, il sentit des morceaux du sol se soulever et retomber sur la carlingue du camion. Il aperçut brièvement les Tie qui faisaient déjà demi-tour pour finir le travail.

 

            Jey remit les moteurs en marche , évita les cratères, et fonça droit devant lui. Il ne pourrait pas refaire la même astuce qu'il venait d'accomplir. Il chercha une solution, à ce problème insoluble." Je dois fuir, mais avec ce camion je n'ai aucun chance, je suis bien trop visible, je fais une cible de choix " pensa-t-il.

 

            Les vaisseaux impériaux chargeaient de plus belle sur lui quand il eut une idée. " Je n'ai plus le choix, de toute façon" se convint-il comme pour lui donner du courage. Il poussa à fond les capacités de son camion et enclencha l'autopilote. Une nouvelle fois, Jey se concentra sur le bruit, et tout à coup, il ouvrit la portière et se jeta par terre , en roulant boulant. Il sentit une violente douleur lui mordre les épaules et les hanches. Il eut à peine le temps de cesser de rouler qu'une nouvelle explosion retentit. Son camion venait d'être pulvériser. Malgré les douleurs qui le tenaillaient, il rampa jusque dans un cratère fraichement taillé. Ce dernier était assez profond, et Jey se colla à la paroi en souhaitant  se cacher du champ visuel des Tie. Il n'avait plus qu'a prier, espérant ne pas être vu depuis le ciel de P'Chek.

 

            Jey émergea péniblement de sa torpeur, à cause des douleurs lancinantes qui parcouraient son corps. Il s'était assoupi, visiblement épuisé par les événements. Toutefois, il constata qu'il était toujours en vie et que les Tie s'en étaient allés. Il se rappela des derniers moments avant de perdre connaissance. Il s'était collé à plat ventre aux parois du cratère en fonction de l'angle de passage des chasseurs pour camoufler au mieux sa présence. Il se souvint que les Tie, au bout de plusieurs passages, étaient repartis.

 

            Il s'assit péniblement, et hurla un bon coup. Il venait de gagner contre l'Empire. Il hurla derechef, et ses nerfs le lâchèrent. Ses bras  tremblèrent sous le coup de l'émotion, et il se mit à pleurer et à marmonner dans le vide.

 

- J'ai réussi... , j'ai réussi pour vous...

 

            Après un long moment apathique, Jey se releva et se dirigea vers son refuge. L'objectif second de sa mission venait d'être atteint : rester en vie pour continuer la lutte. 

 

             Coincé dans son cagibi à bord du Présage glorieux, Pir ne comptait plus les heures à éplucher les documents en tout genre. Arc-bouté sur son siège, les yeux rivés sur ses écrans, il afficha une énième fois les rapports 662017JXL sur le moniteur principal de son bureau.

" Rapport 662017JXL daté du jour impérial  25/04/14 "

Appel anonyme : source inconnue

Appel reçu au Bureau d'Investigations Criminelles de l'Empire ( BICE ) de Nar Shadda

Contenue du message : " Un certain Tiden-Ven Lobora, marchand itinérant, est en contact avec des agents affiliés à la rébellion, ou du moins hostile à l'Empire. Une rencontre avec ses agents est prévue sur Nar Shadda, dans le quartier des contrebandiers dans deux jours.                                                              Comme le précise vos autorités, une prime à hauteur de 5000 crédits est versée si l'information mène à des arrestations de personnes conspirant contre l'Empire. Je vous transmets mes coordonnées bancaires."

" Rapport de mission 661028JAL daté du jour impérial  27/04/14"

Rédigé par : le sergent- major Dyer.

Identification :  9ème section, 1ère compagnie, 1er bataillon du 354ème Régiment, espace Hutt, planète Nar Shadda, secteur TC FDP1

Rapport de mission : La 9ème section s'est divisée en deux groupes lorsque les éclaireurs ont confirmé visuellement la présence du suspect Tiden-Ven Lobora sur la place Erbotco sur la terrasse du restaurant Tra'Zica aux alentours de 22 heures (heure locale). Lors du signal, nous nous sommes rapidement  rendus sur les lieux et déployés en "V" inversés pour  appréhender et neutraliser la cible et ses alliés. A moins de quinze mètres, des coups de feu ont retenti et un chaos s'est installé. Malgré un tir nourrit, nous avons atteint  la terrasse. Nous avons clairement identifié le suspect ainsi que quatre complices  qui s'enfuyaient dans des directions différentes. Nous avons rompu la formation, et nous les avons poursuivis. J'ai également demandé des renforts à la garnison. A 22h 43, la poursuite s'achève sur la mort de deux agents rebelles ( dont un qui s'est suicidé juste après avoir été arrêté ), et la fuite des trois autres individus. Toutefois, nous avons eu les visages des deux autres agents rebelles et nous les avons transmis afin de les rechercher activement.

Conclusion : Cette action a permis de neutraliser deux agents rebelles, et d'en identifier trois. Toutefois, nous n'avons pas pu faire de prisonnier, et nous avons perdus huit soldats.

" Rapport  d'accident de la CorSec, THX-1138 daté du jour impérial  12/05/14 "

Rédigé par : Vig Valèr, Technicien de classe 2.

Rapport : Un airspeeder de modèle T 350 de la marque Sorosuub Corporation s'est enflammé  à 11h 07 à hauteur  du 1952 Starline Avenue et s'es écrasé au 2010 de la même avenue. L'holocam 5435 a filmé une partie de l'accident. Nous y voyons clairement l'appareil en feu qui chute avant de se crasher au sol.

Conclusion : Après mon expertise de la carcasse de l'appareil, j'en déduis que la cause de l'incendie est due à un court circuit au niveau des régulateurs magnétiques avants. Cet incendie a causé le crash de l'appareil et la mort du pilote, Monsieur Tiden-Ven Lobora.

La carcasse sera détruite dans un délai de quinze jours selon le code de procédure P-54 Alinéa 89.

            Ces rapports lui posaient problème, car ils freinaient sa compréhension de l'histoire de Tiden-Ven Lobora et surtout celle de sa mort sur Correlia. Le rapport  du technicien semblait bâclé, et il y avait trop de faisceaux d'indices orientant vers un règlement de compte plutôt qu'à un accident. Quelqu'un voulait clairement la mort de Lobora.  Les questions qui bloquait Pir était le qui et le pourquoi.  Qui aurait pu le dénoncer ? un concurrent ? un opportuniste ? Quelqu'un de proche ?  Et pourquoi a-t-on cherché à le tuer ? Pourquoi Lobora fréquentait-il des rebelles ? Impossible de le savoir, il avait cherché à retrouver les traces du Vagabond Volant et du reste de son équipage, mais les registres indiquaient une liquidation totale des biens ainsi que du vaisseau.

            Ces questions demeuraient sans réponses d'autant que la piste des complices rebelles ne procurait aucun résultat. Il ne lui restait plus qu'à écumer et étudier les différents voyages,  clients, fournisseurs et d'espérer déceler une anomalie ou quelque chose de suffisamment intriguant pour avancer.

            Pir se redressa sur sa chaise et souffla une minute, il jeta son regard par delà le hublot pour observer la géante gazeuse Denbalen et laissa ses pensées se ressasser une fois de plus. Il avait admis qu'il avait commis des erreurs de jugements, et qu'il y avait un épais brouillard autour de la mort de Tiden-Ven Lobora.  Il était frustré de ne pas pouvoir se déplacer, aller sur le terrain, traquer les informations, interroger, et obtenir des réponses.

            Pir cessa de donner du crédit à ses regrets et se remis au travail. Tout en buvant le fond de son bol de caf, il referma tous les dossiers concernant Lobora et ouvrit ceux sur les vols de gaz tibanna et de quadrillium. Il avait épluché tous les documents et était convaincu que les pirates avaient des complices parmi la population, mais aussi un contact dans la garnison impériale qui devait leur donner les itinéraires des convois. Ledrie avait également déduit que les pirates revendaient leurs butins dans un secteur plus ou moins proche  de Denbalen. En outre, les pirates semblaient être de plus en plus gourmands et confiants  car pour la première fois ils s'en étaient pris à un transport spatial pour dérober le Tibanna.

            S'il n'avait aucune idée de qui pouvait faire partie des corsaires, il pouvait passer en revue tout le personnel susceptible de connaître l'itinéraire des convois de marchandise, et fouiller dans leurs vies afin de déceler une quelconque anomalie.

            Alors qu'il allait plonger dans les dossiers du personnel, quelqu'un sonna à sa porte.

- Entrez, maugréa-t-il, en relevant la tête.

            Le lieutenant Boni pénétra hâtivement dans la pièce affichant un air quelque peu hagard.

- Bonjour agent Ledrie , la garnison a été attaquée il y a une heure, on a besoin de vous pour enquêter, ordre du capitaine Cox.

            Ledrie laissa échapper un rictus trahissant sa satisfaction. Il joua son rôle du mieux possible.

- Comment ? s'enquit-il, Que s'est-il passé ?

- Un rebelle a pénétré l'enceinte et a fait exploser quelque uns de nos blindés. Je vais vous transmettre les premiers rapports, vous les lirez dans la navette pour aller sur place.

- C'est noté, laissez-moi cinq minutes et j'arrive.

- Compris, agent. Je vous attends sur le pas de la porte, fit Boni en la refermant.

            Pris dans ses recherches, Pir avait presque oublié la mission qu'il avait confié à Jey Smarba. La réussite de l'attaque le rassurait quand à sa capacité à jauger les hommes. Jey était allé au bout et avait sans nul doute réussi. Il était donc capable de mener à bien une mission qui implique de tromper, manipuler, et tuer. Il espérait maintenant que Smarba n'ai pas péri dans l'attaque. Il le saurait très rapidement en lisant les rapports, et en le contactant pour sa nouvelle mission : assassiner le directeur de l'académie de Corulag : Qanb Cipolti.

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