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Star Wars Vendetta Fan Fiction
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Star Wars Vendetta Fan Fiction
  • Fan fiction sur l'univers de Star Wars! Grimpez dans le cockpit d'un Tie. Côtoyez, contrebandiers, chasseurs de primes, impériaux, et bien plus encore... Ressentez la vengeance d'un jeune homme, Et parcourez la galaxie dans sa quête de justice...
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Star Wars Vendetta Fan Fiction
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5 avril 2015

Treizième chapitre, troisième partie

 

            Comme souvent après une bonne affaire, Qanb Cipolti fêtait ses triomphes au casino Jour de Chance, haut lieu de prestige de Curamelle. Toujours accompagné de sa femme Pitracia, habillée pour l'occasion d'une longue robe bleue ornée de rubis hors de prix, et de son factotum, un colossal Zabrak du nom de Kugo, il profitait du large panel de divertissement qu'offrait le luxueux établissement.

            Qanb avait commencé par vibrer sur un grand air d'holo-opéra du défunt compositeur Idrev. La musique avait magistralement extasié les ouïes des férus au gré des mélodies-chorales vives et puissantes lors des deux premiers actes, puis lente et lugubre dans la conclusion. La mise en scène, nécessairement renouvelée pour des œuvres aussi connues, s'était voulue minimaliste. Le créateur du spectacle avait opté pour deux vastes bulles suspendues dans le vide. La première était remplie d'eau, la seconde d'un mélange d'air et hélium, avec respectivement à l'intérieur, un quarren et un nediji qui dansaient, valsaient, cabriolaient, alternativement pour symboliser la communication désirée mais impossible. Le dernier acte qui narrait la guerre inéluctable, fruit pourri d'une absence d'échange, était matérialisé par l'éclatement des deux bulles et par la longue et misérable agonie des deux artistes.

            La représentation, au-delà sa qualité, avait permis au colonel Cipolti de faire une reposante parenthèse psychologique. Son esprit, continuellement imbriqué dans des planifications tortueuses et mis à rude épreuve à cause des agitations récentes, avait trouvé un oasis suffisamment distrayant et captivant pour se laisser apaiser.

            Il s'était ensuite permis de gaspiller quelques milliers de crédits dans des jeux de hasard électroniques en attendant son rendez-vous.

            Un bip discret lui signala que son hôte était prêt à le recevoir dans l'une des trois suites princières agencées sur le toit du casino. Il quitta prestement son siège, abandonnant sa femme qui dilapidait sa fortune aux machines à sous.

            Qanb, suivit de près par Kugo, son homme-à-tout-faire, déambulait dans les couloirs aux tapisseries bleus et or, jalonnées de bustes en marbre, de statues en aurodium et de peintures abstraites, jusqu'au turbo-ascenseur.

            Il déboucha rapidement devant l'appartement privé, lieu de son entrevue. Il toqua puis entra. Passant d'un pas rapide l'antichambre, il fut stoppé par un homme en tenue militaire portant un blaster à la hanche et qui manifestement gardait la large porte à double battant.

- Colonel Cipolti, fit le garde en effectuant un bref salut militaire, votre zabrak devra vous attendre ici.

- Et pourquoi cela ? s'enquit naïvement Qanb

- Les gardes du corps sont inutiles, nous assurons votre sécurité.

- Mon zabrak est totalement inoffensif, il s'agit de mon secrétaire personnel, mais si vous insistez, sourit-il.

            En pénétrant dans le grand salon Qanb examina l'endroit. Fidèle au standing que devait proposer ce type de suite, le vaste salon était richement décoré et conçu pour le plaisir. Chaque partie disposait de sa propre lumière et de sa propre ambiance, ce qui donnait l'impression d'un cloisonnement intime. Une poignée de convives s'adonnaient aux tables de jeux sur la droite, deux autres discutaient autour d'un bar en zinc adossé au mur de gauche. Il y avait aussi près de la grande baie vitrée, un terminal fiché dans un bureau aux courbes design. Au centre, avachis sur un large divan le Superviseur Wenceslas dévorait du regard une plantureuse strip-teaseuse twi'lek qui se trémoussait sur une entrainante musique jazzie.

            Cipolti se rapprocha et ne put s'empêcher de reluquer la danseuse au bustier échancré et au porte-jarretelle provocateur. En faisant face au Superviseur, il se recentra sur l'objet de sa visite.

- Superviseur Wenceslas, ravi de vous revoir, déclara-t-il en exécutant un léger signe de tête révérenciel.

- Pareillement Colonel, rétorqua le chef de l'antenne planétaire du BSI, sans détacher ses yeux des jambes azurs de la twi'lek.

            Voyant que son interlocuteur avait sans doute oublié la raison de sa venue, Qanb le relança habilement.

- Dure journée n'est-ce pas ?

- Effectivement...

            Sans dire un mot, le Superviseur claqua des doigts et la dizaine de personne présente dans le penthouse s'évanouit. Au grand regret de Qanb, la strip-teaseuse s'évapora également. Une fois seul, il prit ses aises et s'assit sur une banquette adjacente.

- Sale affaire, mais vous avez fait le bon choix, fit le colonel pour entamer la conversation. Maintenant que mon académie a retrouvé son calme, je vais pouvoir reprendre mon travail correctement et remettre de l'ordre.

- J'imagine... pour autant Ledrie est un bon officier, peut-être trop protocolaire pour des situations nécessitant des approches moins conventionnelles. Toutefois, j'ai du mal à expliquer cette rancune envers vous, de même que son attitude ce matin, cela ne lui ressemble pas, conclut Wenceslas avec une pointe d'interrogation dans sa voix.

- Tout le monde n'a pas les épaules pour œuvrer au sein de l'Empire, répliqua Cipolti, mais je suis certain que vous avez des dizaines d'agents très compétents sous la main. Et puis, la relève est bientôt là.

- Je suppose...  convint le Superviseur d'un air évasif.

- Les jeunes que nous formons sont de plus en plus prometteurs. Prenons, par exemple votre fils ainé, j'ai eu vent qu'il a su rattraper son retard avec brio sur Carida. Et que dire de votre cadet qui brille ici-même dans mon académie. Vous avez reçu sans doute ses dernières évaluations ?

- Oui, elles sont satisfaisantes et permettent toujours à mon fils Jex de rejoindre le BSI à la fin de ses études. Quant à Delak, il envisage une carrière dans la marine, mais il a encore le temps.

- C'est tout le mal que je leur souhaite. Je veillerai personnellement sur leurs cas, assura Cipolti avec un sourire diplomatique.

- Parfait, je crois que nous avons fini.

- Je le crois aussi, je ne vais pas abuser de votre moment de détente. Passez une excellente soirée Superviseur.

- Pareillement, colonel.

            Après les usages de courtoisie, Qanb tourna les talons et sortit. Il se sentait enfin totalement soulagé. Ce rendez-vous marquait la fin de l'épisode menaçant et couteux qu'il venait de traverser. En s'assurant de la passivité de Wenceslas en gonflant les notes de ses rejetons, il s'était un peu plus garanti une issue rapide et efficace. Ledrie éliminé, Lobora traqué, tout rentrait dans l'ordre. Il pouvait retourner à ses intrigues politiques qui le mèneront avec beaucoup de patience, suffisamment de prestige et un pouvoir expansionniste à la place de sénateur de Corulag.

***

 

            On aurait pu dire que le cabinet privé de Ledrie venait d'être traversé par une tornade, tant les choses étaient sans dessus dessous. Des documents éparpillés, des blocs de données fracassés, un fauteuil éventré, des étagères vidées et cassées, bref, Pir avait tout saccagé pour passer ses nerfs avant de boire jusqu'à l'évanouissement.

            Plusieurs heures s'étaient écoulées quand il émergea difficilement avec la gueule de bois. Affalé sur sa table de travail, il essaya de se mettre debout mais ses jambes flanchèrent, il se rattrapa de justesse à l'accoudoir pour éviter de tomber. Machinalement il compressa son front avec sa main comme pour décanter ses pensées.

            Lorsque le souvenir de sa journée catastrophique lui revint, il se rassit lourdement dans son siège : il venait de tout perdre. Il ne savait pas comment, mais Cipolti avait trafiqué ses rapports et l'avait fait passer pour un incompétent doublé d'un imbécile. Pire encore, il avait réussi à l'évincer de Corulag et à détruire sa carrière.

            Ledrie aurait voulu lui coller un rayon dans la cervelle, mais il en était réduit à l'état de vulgaire criminel, cantonné dans ses quartiers. Il devait y rester et attendre les directives du BSI. Même s'il nourrissait de l'amertume vis-à-vis de Wenceslas, il ne pouvait en vouloir à son supérieur. Ce dernier avait simplement appliqué le règlement concernant ce genre de litige et finalement, lui aussi s'était fait berner par les manœuvres mafieuses de Cipolti.

            Pir ressentait une profonde rage, mêlée à un abattement total. Il n'y avait plus rien à faire, son sort était jeté, sa carrière brisée.

            Quelques instants après, le bip signalant des messages tinta. Comme un condamné avançant vers son bourreau, Ledrie regarda son écran incrusté dans le bureau. Plusieurs mémos non-lus s'affichaient, dont inévitablement celui de Jared Wenceslas. Il marqua un moment d'hésitation avant de se lancer. La directive était sobre, concise, et directe.

            " Par l'ordre 17856 ci-contre, édité par Jared Wenceslas, et daté du 252ème jour de l'an 15 Impérial , j'informe le lieutenant Pir Ledrie, agent du BSI de troisième catégorie appartenant au département des Affaires Internes, est rétrogradé au rang d'agent de catégorie un. Il sera affecté au département Surveillance.

Je l'informe également de sa mutation sur P'Chek.

Cet ordre est à effet immédiat.

J.W     "

            Les modalités de cet ordre étaient précisées sur une pièce jointe. Pir partait demain matin. En outre, une note lui indiquait qu'il recevrait de nouvelles instructions une fois là-bas.

            " P'Chek... jamais entendu parler ! C'est sans aucun doute un trou perdu. On me fout au placard ! " spécula-t-il dans son esprit. Résigné, il ne pouvait qu'accepter son châtiment.

            En retrouvant un semblant de conscience professionnelle, il ouvrit toutes ses missives. La dernière qu'il venait de recevoir, provenait de l'intendant des communications de l'académie. Suite à la lecture du message, un léger sourire se dessina sur le visage de Pir : l'otage de Lobora avait donné des signes de vie sur Kothlis. Il semblerait qu'il ait besoin d'aide pour rentrer sur Corulag.

             Cette nouvelle apportait une pièce primordiale du puzzle dans la traque du cadet renégat." Peut-être que je pourrais retrouver sa trace après tout ? Peut-être que je pourrais regagner mon rang en réparant mon erreur ? " espéra-t-il

            Aussi soudainement qu'un éclair déchirant la nuit, cette petite note lui avait fourni ce dont il avait besoin, de l'espoir. Puis ses pensées s'enchainèrent sur la façon dont il allait devoir enquêter, sur les zones d'ombres qu'il restait à éclaircir. Toutefois, ses desseins ne s'arrêtèrent pas là, il se jura de manigancer contre Qanb Cipolti. Il se jura de l'humilier, de le faire tomber, puis de l'éliminer pour le bien de l'Empire, mais surtout il décida de le faire pour mettre en œuvre sa vengeance légitime. 

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