Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Star Wars Vendetta Fan Fiction

Publicité
Star Wars Vendetta Fan Fiction
  • Fan fiction sur l'univers de Star Wars! Grimpez dans le cockpit d'un Tie. Côtoyez, contrebandiers, chasseurs de primes, impériaux, et bien plus encore... Ressentez la vengeance d'un jeune homme, Et parcourez la galaxie dans sa quête de justice...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
7 abonnés
Archives
Star Wars Vendetta Fan Fiction
Visiteurs
Depuis la création 10 143
23 décembre 2013

Le mot de l'auteur

Salut à tous et à toutes, peuple de la Galaxie! Etant un grand fan de Star Wars, j'ai décidé de me jeter à l'eau, et d'écrire ma propre fan fiction. Cependant, je tiens à préciser que ceci est une création, une œuvre originale. C'est une fan-fiction créée...
Publicité
Publicité
20 mai 2018

Vingtième chapitre, dernière partie

           Vig Valèr observa avec stupéfaction l'échec de son attaque. Il resta figé en voyant le droïde assistant sauver Isaac Kadick. Il s'inquiéta davantage en comprenant que le robot était une parfaite machine de guerre. Son regard fut aspiré par la scène surréaliste qui se jouait devant lui, la brume accentuant l'aspect chimérique de ce qu'il voyait. Le droïde bougeait à une vitesse surhumaine, il projeta Kadick au sol d'un seul bras et tendit l'autre pour ouvrir le feu sur les tueurs qu'on lui avait demandé d'engager. Ses premiers tirs firent exploser l'échoppe dans laquelle un des assassins était caché. La riposte de ses acolytes ne furent qu'un pétard mouillé, tant le droïde inonda de lasers la ruelle. La seconde d'après, il agrippa Kadick par le col et se mirent tout deux à l'abri derrière un container-poubelle.

            Durant un court entracte, le violent spectacle s'apaisa. Puis, Vig entendit des tirs reprendre, ceux du gang Kanada, sévissant à Coronet depuis des années. Tout comme la clique de voyous, il était payé par "Monsieur Nk", son contact depuis le début de cette histoire à propos de l'attaque sur Starline Avenue. Valèr sentit que la situation dégénérait et il commença à craindre pour  sa petite vie tranquille, celle qui l'avait construite depuis des années, en travaillant pour la CorSec, et surtout en augmentant régulièrement ces revenus de façon diverses, variées et particulièrement illégales. 

            En guise de réponse aux tirs du gang, le droïde sauta avec aisance sur le container, haut de deux mètres, pour se jeter derechef dans la bataille. Il ouvrit un feu nourri et éclaira d'une lumière rougeâtre la contre-allée dans un rythme effréné. Il effectua un nouveau saut prodigieux pour s'accrocher à une échelle de service sur le mur d'en face, puis bondit encore et encore sur les murs, balcons, corniches avec l'agilité d'un athlète dopé, jusqu'à ce que Valèr le perde de vue. Il ne distingua plus que des éclairs vermeilles dans le brouillard. Il comprit  que le droïde viendrait à bout des assassins Kanada. Il était temps de partir et de se faire oublier un petit moment.

            Tandis qu'il rasait les murs d'un pas pressé, il entendit qu'on criait son nom, avec une rage perceptible. Vig doubla son allure, mais se retint encore de courir, comme si c'était admettre davantage son échec. Passer de chasseur à proie était un sentiment inconnu pour lui, et il se refusa à l'accepter. Il jeta un coup d'œil derrière lui, et remarqua que Kadick courait dans sa direction à découvert. Sa première pensée fut de courir aussi et de s'échapper. Cependant, en palpant sa hanche droite, il sentit la crosse de son blaster. Bien qu'il soit mauvais tireur, à cette distance dans une ruelle rectiligne, il pouvait bien faire mouche. Tout en ralentissant le pas, il posa sa main sur sa crosse, souffla un bon coup et dégaina son arme. Il se retourna aussi vite qu'il put et appuya nerveusement sur la gâchette à plusieurs reprises.

            Il n'en était pas certain, mais Vig pensa avoir raté sa cible qui avait presque anticipé ses tirs, et avait plongé sur le sol. Il hésita une seconde à avancer pour se rapprocher et tuer, enfin, ce maudit pseudo-journaliste, mais au moment de prendre sa décision, un relatif silence le fit tiquer. Il prolongea son regard au bout de la ruelle et ne vit  plus rien, ni de tirs, ni d'éclairs rouges. Le droïde avait du vaincre ses adversaires. 

            Cette fois-ci, il ressentit un frisson de peur galoper le long de son échine, et ne perdit plus de temps. Il fit volte-face et courut aussi vite qu'il put dans la direction opposée. Il déboula rapidement au bout de la ruelle et pris à gauche là où il avait garé son speeder. Il se précipita dedans, ouvrit la portière et activa les commandes. Il jeta des regards nerveux par delà le pare-brise pour voir ce qu'il se passait mais la visibilité était encore embrumée. Dès que les voyants se mirent au vert, il mit son moteur en marche et alluma les phares. Il aperçut l'ombre de Kadick plantée au milieu de la ruelle, puis cette dernière se déplaça sur la gauche à côté d'un monticule de déchets.

            Valèr pensait simplement à déguerpir d'ici au plus vite, mais en voyant le pseudo-journaliste à sa merci, il y vit une opportunité de finir le travail. Après une courte hésitation, il écrasa l'accélérateur et fila droit vers sa cible. Il fut surpris de voir que Kadick n'essayait même pas de se mettre à couvert, mais cela arrangeait ses affaires.

            Lancé à tombeaux ouverts, il renversa tout le fatras qui trainait sur sa trajectoire, et fondit sur Kadick. Au dernier moment, il vit ce dernier se faire happer et éviter le choc mortel. Il se retourna pour voir ce qu'il s'était passé, et aperçu le droïde et le faux journaliste côte à côte.

            Valèr se résigna. Il se concentra sur sa conduite et pris de l'altitude afin de se mettre en sécurité.

               Trente minutes plus tard, Vig Valèr était avachi sur un fauteuil au fond d'une taverne, non loin de l'issue de secours, au cas où. Toutefois, il se sentait de plus en plus relâché. Si Kadick et sa diabolique machine avaient du le trouver, ça se serait déjà produit. Comme il se sentait plus serein, il décida d'appeler Monsieur Nk pour lui annoncer l'échec des assassins, et d'affronter sans doute sa désapprobation. Il composa le numéro crypté sur son comlink afin d'établir une liaison sensée être intraçable. L'appel resta dans le vide et Vig raccrocha. Après plusieurs échecs, son comlink bipa.

- Oui, j'écoute, fit le technicien de la CorSec, d'une voix un peu trop nerveuse à son gout

- Ici Nk, le faux journaliste a été tué ?

- Euh....., il chercha ses mots, mais ne trouva rien de percutant. Non il est toujours vivant. Son droïde était un droïde de combat, il a tué les assassins que vous avez recruté.

            En répondant ça, il s'en voulu immédiatement, car sa tournure de phrase mettait implicitement la faute sur Monsieur Nk.

            Il y eu alors un court silence, et Vig en profita pour essayer d'atténuer sa dernière phrase.

- Enfin, je voulais dire que les assassins et moi avons bien tendu le piège, mais le droïde nous a surpris. Il avait des capacités militaires. Jamais vu une machine faire ça. 

- C'est bien entendu. Vous allez me faire un rapport sur ce qui s'est passé, en me précisant à quoi ressemblait le droïde, et en détaillant ce qu'il a fait. Je veux ce rapport dans moins d'une heure, me suis-je bien fait comprendre ? ordonna Nk sur un ton sec et teinté d'une menace voilée.

- Je vais faire ça, et concernant le reste de mon paiement, c'est toujours d'actualité non ? Faut dire que j'ai fait mon job, les assassins ce sont eux q...

- Oui, coupa sèchement Nk, oui vous aurez votre paiement, en adoucissant la voix, faites moi votre rapport et restez chez vous toute une journée, le temps que la situation se calme. Ai-je été clair ?

- Absolument, répondit-il visiblement plus détendu.

- Bien, au revoir Monsieur Valèr.

            Vig souffla et sentit ses épaules se décrisper quelque peu. Ça ne s'était pas si mal passé que ça, et puis il allait quand même être payé, et sans avoir du négocier. Il commanda une tasse de caf, et commença à écrire son rapport, ensuite et seulement ensuite, il s'accorderait une longue nuit de sommeil bien mérité.

                                                                     ***

- Tu es prêt ?  s'enquit Dreic soucieux.

- Oui maître, fit Pod en arborant  son double canon blaster.

- Défonce la porte !

            Le droïde déclencha un violent chassé avec sa jambe, fractura la serrure et ouvrit l'appartement de Vig Valèr.

            Dreic avait pu récupérer son adresse avec l'aide de Pod en recoupant des informations sur l'Holonet. Ils avaient du faire cela, car le technicien avait réussi à se cacher et à disparaitre du Grand Marché Corellien. Maintenu éveillé par l'adrénaline, Lobora ne s'était pas reposé depuis l'embuscade où il aurait du mourir.

            Son compagnon électronique et lui avaient passé la nuit à explorer des intuitions, pistes et autres lieux pour retrouver Valèr. Le logement de ce dernier, dans un immeuble résidentiel de bon standing, était l'un des derniers endroits auquel Dreic avait pensé. Pour autant, il ne sentait pas fatigué, mais au contraire, déterminer à le coincer.

            Pod pénétra dans l'appartement avec célérité, tandis que Dreic, armé de son blaster DL 22, garda la porte d'entrée. Quelques instants plus tard, il entendit son droïde l'appeler.

            Prudemment il rentra à son tour. Il ne fit pas attention à la décoration et suivit la voix qui le guidait à travers le duplex. Il atteignit l'embrasure d'une pièce, semble-t-il un bureau, et se raidit subitement devant la scène.

- MERDEEE ! cria-t-il !!! C'est quoi tout ce bordel ! hurla-t-il, fou de rage.

- Je suis sincèrement désolé maître.

            Dreic envoya de puissants coups de poing dans la cloison pour évacuer cet excès de colère. L'espoir d'identifier l'assassin de son père venait de s'évaporer, une fois de plus. Mais cette fois-ci il y avait cru, jusqu'au bout, et il était certain de mettre la main sur Vig Valèr. Cependant, à aucun moment , il ne s'était imaginer le retrouver mort chez lui, emportant dans la tombe tout ce qu'il savait.

            Un trou dans le mur, et quelques phalanges ensanglantées plus tard, Dreic recouvra ses esprits et écouta Pod.

- Il semblerait que ce soit un tir de sniper. Le coup devait venir de cette tour à six cent mètres là-bas, dit-il, en montrant de son doigt mécanique le carreau brisé et par delà, un autre griffe-ciel.

- Merci Pod, on va quand même fouiller cet appartement, mais j'en ai marre de galoper partout, on a retourné Coronet sans rien de tangible. J'ai à peine réussi à prouver que mon père a bien été tué. Il y a une source d'informations que nous n'avons pas encore utilisée. Je dois faire preuve de courage et aller là-bas.

- Vous pensez à Nar Shaddaa maître ?

- Oui Pod, il y a quelques mois Rahm Kota nous a fait une promesse , il est temps qu'il l'honore.

13 mai 2018

Vingt-et-unième chapitre, deuxième partie

 

 

            Coronet City était tout aussi vivante de jour que de nuit, pensa Dreic, assis dans le taxi qui l'amenait au rendez-vous fixé par Vig Valèr. Il observa les grands axes de circulation qui brillaient tel les artères d'un gigantesque monstre. Le véhicule perdit de l'altitude et se rangea dans l'une des nombreuses files, et Lobora put profiter des panneaux holos publicitaires qui projetaient leurs messages haut en couleur, ainsi que des flashs stroboscopiques jaillissant ici et là des profondeurs de la ville.

            Le taxi déposa ses passagers dans la principale avenue qui traversait le Grand Marché Corellien. Bien qu'il était aux alentours de minuit, l'endroit demeurait plein de vie. Les bazars, étals et magasins restaient ouvert pour la plupart et, les rues charriaient continuellement leurs lots de badaud en tout genre. Dreic, toujours affublé de son déguisement de journaliste, et suivi de près par Pod, se hâta vers les informations importantes que lui avait promis Vig Valèr sur l’enquête THX-1138. Il n’y avait pas de temps à perdre à jouer les touristes curieux.

            Le brouhaha ambiant diminua à l'orée d'une ruelle peu engageante.

- Tu es sûr que c'est là Pod ?

 - Absolument maitre, droit devant nous à deux cent soixante mètres. Le message précisait :  "devant l'échoppe de tissu Zeblom".

- Si tu le dis. Allons-y

            Dreic s'engagea d'un pas prudent dans l'étroite et sombre contre-allée. Des émanations provenant de canalisations coupées à la va-vite ou fissurées maintenaient constamment une légère brume qui s'éclaircissait au gré des quelques luminaires qui fonctionnaient encore. Il put distinguer de part et d'autres des rampes d'escaliers, de larges bennes à ordures, et quelques échoppes dont les murs empiétaient sur le passage. Tandis qu'il avançait, il remarqua qu'au delà d'une passerelle qui reliait deux blocs d'habitations, il y avait un tronçon suspendu du métro sur répulseurs de la ville.  

            Dreic aperçut à travers la brume une silhouette adossée à un mur à environ cinquante mètres devant lui.

- Pod, c'est lui ?

- On dirait oui, son visage est caché par une capuche, mais sa physiologie correspond.

- Vig ?  cria-t-il, c'est vous ?

            Il n'y eu aucune réponse, et alors qu'il allait recommencer, il entendit le bruit sourd du métro qui se rapprochait à grande vitesse.

- Vig ? c'est bien v...

            Dreic ne put finir sa phrase. Il entendit une détonation en même temps  qu'il eut le souffle coupé et se retrouva violemment plaqué contre le sol. Il se cogna le nez et le visage, et se sentit étourdit un instant, le temps d'entendre ce qui était clairement un échange de coup de feu. Il tourna la tête et vit Pod accroupi sur son dos, le maintenant fermement contre le sol par le col de sa veste.

            La scène se déroula en quelques secondes mais elle fut au ralentie pour le jeune Lobora. Toujours collé contre le bitume, il l'observa  du coin de l'œil le double canon  blaster rétractable du poignet droit de Pod déverser des torrents d'énergies rougeâtres vers les méandres nébuleux de la contre-allée. Il sentit l'odeur typique du gaz compressé envahir ses narines, il entendit le bruit assourdissant des canons, des impacts de tir, et des explosions produites par ce barrage de feu.

            Sans même lui adresser un regard, ou un avertissement, Pod souleva son maître par sa tunique comme s'il pesait aussi lourd qu'un singe-lézard Kowakien et l'emmena avec lui à couvert derrière une grosse benne à ordure. C'était à ce moment là que Dreic pris conscience du piège mortel dans lequel on l'avait pris.  

- Maitre, fit Pod d'une voix aussi calme qu'à l'accoutumée, nous sommes victime d'une embuscade. Je vous présente mes plus sincères excuses pour la brutalité dont j'ai fait preuve. Votre vie était en danger imminent, il a fallu réagir vite.

            Encore sous le choc, Dreic avait le souffle court, ses mains tremblaient, et  se sentait tétanisé. Sans Pod, il serait mort, sans même s'en rendre compte. Il fit trois grandes respirations, et essaya de reprendre le contrôle de son corps et de son esprit.

- Merci Pod... Tu as bien fait... Tu as vu celui qui nous a pris pour cible ?

- Vous voulez dire ceux qui nous ont pris pour cible. D'après mes scans, un est  mort, il reste trois individus, un au deuxième étage, cinquième fenêtre à gauche, et les deux derniers sont derrière la deuxième échoppe en partant de l'entrée de la rue.

            Dreic était réellement impressionné par les capacités militaires de son droïde. Il bloqua son regard sur le visage métallique comme s'il pouvait y lire une nouvelle émotion, mais ne discerna que son expression ordinaire qu'il avait trouvé avec le temps un brin débonnaire. Ses deux photorécepteurs bleuâtres et la grille qui dissimulait son vocabulateur ne trahissait en rien l'urgence de la situation.

- Maître, vous devez vous mettre à couvert pendant que j'anéantis les menaces. Il y a un trou sur le mur de gauche à trois mètres d'ici, allez-y et restez à couvert quand je vous dirai : Maintenant. Est-ce clair ?

- Euh... oui, fit-il pris de court par les initiatives de son partenaire électronique.

- Je reviendrai, conclut-il.

            Puis, sans crier gare, Pod bondit sur la poubelle et déclencha derechef un tir nourri vers les assaillants. Tel un gladiateur rentrant dans une arène,  il s'engouffra dans la ruelle devenue champs de bataille.

            Sous le vacarme, Dreic se concentra et se prépara à courir à l'endroit convenu. Alors qu'il attendait le signal, son regard se posa sur l'autre bout de la contre-allée, toujours plongée dans la brume. La silhouette était toujours là, mais semblait s'éloigner à pas rapide. Le jeune Lobora comprit aussitôt : le technicien de la CorSec voulait sa mort et constatant son éche, il prenait la fuite.  .  

- Hey !! hurla-t-il, reste là Valèr !!

            La silhouette accéléra.

            Le mélange de haine, de tristesse et d’incompréhension qui hantait Dreic depuis des semaines anima les muscles de son corps dans une course déraisonnée.

- Valèr ! cria-t-il à plein poumon.

            Tandis qu’il se lançait à la poursuite de l’ombre mouvante, résonna au loin une voix caverneuse : " Maintenant "

            Alors qu'il semblait rattraper le technicien, ce dernier s'arrêta net et parut faire volte-face en tendant son bras. Dreic saisit rapidement les intentions et se jeta de nouveau sur le sol, évitant de peu les rayons verdâtres. La salve meurtrière sembla durer une éternité et cette fois-ci il trouva que la brume omniprésente avait un aspect rassurant. Il leva son regard tout en restant aplati sur le sol, et remarqua que son assaillant était parti. Le jeune homme se redressa aussitôt et couru pour le rattraper. En cet instant, caressant l'espoir d'avoir des réponses, il ne réfléchit pas aux conséquences, et fonça tête baissée vers le danger.

            Dreic arriva au bout de la ruelle à l'intersection avec une autre allée perpendiculaire. Il tourna la tête des deux côtés pour prendre les informations, mais il ne vit rien si ce n'est le même décor ordurier et brumeux  qui générait  l'atmosphère pesante typique des bas-fonds infréquentables. Soudain, il identifia le bruit d'un moteur qui prenait vie et aussitôt une lumière blanchâtre baigna la ruelle. Lobora se retourna et fut ébloui par le vive éclairage de ce qu'il reconnut comme un speeder. Il était persuadé que c'était Valèr qui voulait s'enfuir, et il devait l'en empêcher, à n'importe quel prix. Il lança des coups d'œil vifs autour de lui afin de trouver quelque chose qui pourrait l'aider à stopper le véhicule. A toute vitesse, il se précipita sur le fatras le plus proche et passa en revue les objets qui tombaient sous sa main, et tandis qu'il s'agitait frénétiquement, il entendit vrombir le speeder. L'appareil fonçait droit sur lui renversant les poubelles et autres immondices sur son passage. Dreic estima qu'il avait encore quelques secondes, et continua à triturer les déchets, quand tout à coup, il sentit un objet long, dur et tubulaire : une barre métallique. Il la tira prestement de sous les décombres, et fit face. Alors que le speeder filait droit sur lui, Dreic ne bougea pas pour l'esquiver, s'imagina sauter au dernier moment et frapper de toutes ses forces le pare-brise.

            Il s'apprêta à bondir, quand une violente force le saisit par le bras et l'attira sur sa droite lui permettant de réchapper in extremis du bolide. Il percuta finalement le thorax blindé de Pod qui fit office d'airbag.

- Vous allez bien maître ?

 - Qu'est ce que tu fous bordel ? J'allais l'arrêter ! cria le jeune homme.

- Vous pensiez stopper un speeder à mains nues ? fit le droïde en se munissant délicatement de la barre que tenait encore son maître dans la main.

            Comme un boxeur sonné, Dreic s'assit dans la rue, hébété, et réalisa qu'il se serait fait renverser sans une nouvelle intervention de Pod. Il se rendit compte de la tentative ridicule qu'il avait failli lui couter la vie.

- Merci Pod, finit-il par dire,  Valèr s'enfuyait, il fallait tenter quelque chose, se justifia-t-il.

- Il vous a tiré dessus,  et a failli vous écraser, vous avez eu beaucoup de chance. Je ne peux pas tolérer de tels risques de votre part. Vous allez à l'encontre de ma principale et inaltérable programmation : vous maintenir en vie.

- Je sais... mais voilà, nous venons de le perdre. Notre seule vraie piste s'est envolée ! déclara Dreic avec une pointe de désespoir.

- Certes, mais à quoi servirait une piste s'il n' y a plus personne pour la suivre ?

            Dreic ne répliqua pas car il savait qu'il avait tort et son droïde venait de lui faire poliment remarqué. Après un court silence, il demanda :

Est ce que tu peux utiliser tes senseurs pour le retrouver ?

- Je peux essayer maître....

26993768_10214637047216980_6363083742103311076_n

4 mai 2018

Chapitre 21 première partie

Chapitre XXI

 

            Dreic finissait le fameux civet de dianoga à l'intérieur du Bha'lir en attendant des nouvelles du propriétaire. La chair tendre et filandreuse baignant dans son jus corellien était succulente, et il profita pleinement de ce court moment de plaisir.

            Alors que son assiette était vide depuis quelques minutes, la même serveuse qui s'était occupée de lui tout au long du repas, revint le voir arborant toujours son charmant sourire.

- Le civet vous a t-il satisfait ?

- Absolument, merci.

- Maître Bha'lir vous attend, vous pouvez le rejoindre par le même chemin fit -elle en lui indiquant les toilettes.

             Dreic la remercia poliment, et se leva en direction des commodités.

            Cette fois-ci le couloir morne et grisâtre était inondé d'un blanc épuré, beaucoup moins austère et intimidant que lors de sa première venue. Il déboucha sur la même porte qui s'ouvrit et retrouva les deux gardes casqués en combinaison.

            Il s'assit de son plein gré sur le même siège et attendit un instant que l'écran mural reprenne vie.

            La ligne rougeâtre, représentation graphique de la voix de Bha'lir , se mit à osciller et sa voix électronique retentit.

 - Ta demande a abouti, mais elle te coutera 10 000 crédits, as-tu cette somme sur toi ?

            Dreic ne put réprimer un rictus de stupéfaction en entendant l'énormité de la somme demandée, mais conserva son calme.

- Je peux payer cette somme, mais je veux des garanties avant de vous donner quoi que ce soit, vous me comprenez...

- Bien sûr.

            L'écran changea et une vidéo s'activa, Dreic reconnut les gratte-ciels de Coronet City entrelacés par des files de circulations. Les images zoomèrent sur un airspeeder bleu métallisé en particulier, puis l'angle de l'holocam changea pour une vue de côté. Soudainement deux autres speeders jaillirent de nulle part et encadrèrent le véhicule azur. L'instant d'après, Dreic vit des tirs de laser partant de leurs vitres, cribler l'airspeeder cerné de tout bords. La séquence suivante, était familière à Lobora, puisque c'était celle qu'il avait vu dans les bureaux de la Corsec. Son cœur se serra, et une boule lui monta dans la gorge. Il se ressaisit pour rester impassible afin d'éviter d'éveiller tout soupçon.

            L'écran se modifia derechef et Bha'lir reprit la parole.

- Transfère moi les crédits maintenant.

- C'est tout ? fit-il en se reprenant.

- Il y a le rapport complet sur le disque de données.

- Au prix où je paye, je devrais avoir votre avis sur ce meurtre non ?

- Paye, et je te le dirai, fit Bha'lir tandis qu'un des gardes lui présenta un datapad pour faire le virement.

            Exaspéré par les négociations, il obtempéra et lâcha de la façon la plus  cynique qu'il put :

- C'est bon ?

            Une fois la transaction terminée, Bha'lir reprit la parole.

- Mon avis est simple : oublie ce meurtre quelque en soit les raisons, c'est un règlement de compte fait par des types qui savaient ce qu'ils faisaient. Tu n'es pas de taille pour ça.

-Ça ce n'est pas votre problème. Vous savez où ils sont maintenant ?

- Non, ils ont abandonné et brulé les speeders dans une casse à la limite sud du Secteur Bleu, puis ils se sont fondus dans la foule. Ce sont des gars d'ici sans aucun doute.

- Vous êtes en train de me dire qu'il n'y a aucune piste à suivre ? s'énerva Dreic.

- C'est ça. Sauf si tu veux écumer tous les gangs et organisations criminelles de cette ville...

            Ne tenant plus en place, le jeune Lobora bondit de son siège et balança avec rage le datapad vers l'écran mural qui se fissura sous l'impact. 

- Vous vous foutez de moi ! cria-t-il .

- Ca suffit, répondit Bha'lir sur le même ton monocorde. Je t'ai fourni ce que tu m'as demandé. Sortez-le immédiatement, finit-il par dire à ses hommes de main.  

            Les deux gardes saisirent brutalement Dreic par les épaules et le conduisirent dehors sans ménagement.

            Il retrouva Pod ainsi que le sullustain qui s'était assis, les bras croisés et qui manifestement prenait son mal en patience. Il remarqua son visage se décrisper en le voyant arriver.  Dreic lui donna quelques dizaines de cred's de sa poche, bredouilla quelques mots à Pod et décida de rentrer à bord du Vendetta désabusé et frustré. Il en avait plus qu'assez de la complexité des choses, et de constater que même en faisant un pas vers la résolution du meurtre de son père, il en faisait, dans le même temps, deux en arrières.

                                                         ***

- Maître, Maître ? fit Pod en déposant une main mécanique sur son propriétaire.

            Dreic entendit au loin la voix de son droïde, pensant que ce n'était qu'un de ces étranges rêves, mais il dut admettre que c'était bien trop insistant pour n'être que dans un songe.

- Qu'est ce qu'il y a ? maugréa-t-il.

- Vous avez reçu un message de Vig Valèr, le technicien de la CorSec.

- Hein ? répondit-il comateux.

- Vous savez maître, le technicien qui a eu la charge d'élucider l'accident de votre père.

            Les idées se remettaient peu à peu en place, et soudain ça lui revint. Il se leva brusquement et se cogna la tête aux conduites qui passaient au dessus de sa couchette.

- Qu'est ce qu'il veut ? gémit-il en se frottant le crâne pour atténuer la douleur.

- Il vous a donné rendez-vous, car il aurait des informations supplémentaires sur l'accident de votre père.

             Dreic se releva, posa ses pieds nus sur le sol métallique et froid du Vendetta.

- Passe le moi sur la table s'il te plait.

            Dans le cockpit du chasseur, la table modèle CS 2912 Kane&Lowe avait été conçu pour effectuer toutes les tâches nécessaires à un long voyage spatial. Il y avait bien évidemment les fonctions de bases de communications. Tout le monde s'arrêta un instant, même Custom qui tourna son globuleux photorécepteur, lorsque Dreic s'installa pour écouter ce que Vig Valèr avait laissé comme message sur le comlink d'Isaac Kadick. 

4 mars 2018

Chapitre 20 troisième partie

             Coincé dans son cagibi à bord du Présage glorieux, Pir ne comptait plus les heures à éplucher les documents en tout genre. Arc-bouté sur son siège, les yeux rivés sur ses écrans, il afficha une énième fois les rapports 662017JXL sur le moniteur principal de son bureau.

" Rapport 662017JXL daté du jour impérial  25/04/14 "

Appel anonyme : source inconnue

Appel reçu au Bureau d'Investigations Criminelles de l'Empire ( BICE ) de Nar Shadda

Contenue du message : " Un certain Tiden-Ven Lobora, marchand itinérant, est en contact avec des agents affiliés à la rébellion, ou du moins hostile à l'Empire. Une rencontre avec ses agents est prévue sur Nar Shadda, dans le quartier des contrebandiers dans deux jours.                                                              Comme le précise vos autorités, une prime à hauteur de 5000 crédits est versée si l'information mène à des arrestations de personnes conspirant contre l'Empire. Je vous transmets mes coordonnées bancaires."

" Rapport de mission 661028JAL daté du jour impérial  27/04/14"

Rédigé par : le sergent- major Dyer.

Identification :  9ème section, 1ère compagnie, 1er bataillon du 354ème Régiment, espace Hutt, planète Nar Shadda, secteur TC FDP1

Rapport de mission : La 9ème section s'est divisée en deux groupes lorsque les éclaireurs ont confirmé visuellement la présence du suspect Tiden-Ven Lobora sur la place Erbotco sur la terrasse du restaurant Tra'Zica aux alentours de 22 heures (heure locale). Lors du signal, nous nous sommes rapidement  rendus sur les lieux et déployés en "V" inversés pour  appréhender et neutraliser la cible et ses alliés. A moins de quinze mètres, des coups de feu ont retenti et un chaos s'est installé. Malgré un tir nourrit, nous avons atteint  la terrasse. Nous avons clairement identifié le suspect ainsi que quatre complices  qui s'enfuyaient dans des directions différentes. Nous avons rompu la formation, et nous les avons poursuivis. J'ai également demandé des renforts à la garnison. A 22h 43, la poursuite s'achève sur la mort de deux agents rebelles ( dont un qui s'est suicidé juste après avoir été arrêté ), et la fuite des trois autres individus. Toutefois, nous avons eu les visages des deux autres agents rebelles et nous les avons transmis afin de les rechercher activement.

Conclusion : Cette action a permis de neutraliser deux agents rebelles, et d'en identifier trois. Toutefois, nous n'avons pas pu faire de prisonnier, et nous avons perdus huit soldats.

" Rapport  d'accident de la CorSec, THX-1138 daté du jour impérial  12/05/14 "

Rédigé par : Vig Valèr, Technicien de classe 2.

Rapport : Un airspeeder de modèle T 350 de la marque Sorosuub Corporation s'est enflammé  à 11h 07 à hauteur  du 1952 Starline Avenue et s'es écrasé au 2010 de la même avenue. L'holocam 5435 a filmé une partie de l'accident. Nous y voyons clairement l'appareil en feu qui chute avant de se crasher au sol.

Conclusion : Après mon expertise de la carcasse de l'appareil, j'en déduis que la cause de l'incendie est due à un court circuit au niveau des régulateurs magnétiques avants. Cet incendie a causé le crash de l'appareil et la mort du pilote, Monsieur Tiden-Ven Lobora.

La carcasse sera détruite dans un délai de quinze jours selon le code de procédure P-54 Alinéa 89.

            Ces rapports lui posaient problème, car ils freinaient sa compréhension de l'histoire de Tiden-Ven Lobora et surtout celle de sa mort sur Correlia. Le rapport  du technicien semblait bâclé, et il y avait trop de faisceaux d'indices orientant vers un règlement de compte plutôt qu'à un accident. Quelqu'un voulait clairement la mort de Lobora.  Les questions qui bloquait Pir était le qui et le pourquoi.  Qui aurait pu le dénoncer ? un concurrent ? un opportuniste ? Quelqu'un de proche ?  Et pourquoi a-t-on cherché à le tuer ? Pourquoi Lobora fréquentait-il des rebelles ? Impossible de le savoir, il avait cherché à retrouver les traces du Vagabond Volant et du reste de son équipage, mais les registres indiquaient une liquidation totale des biens ainsi que du vaisseau.

            Ces questions demeuraient sans réponses d'autant que la piste des complices rebelles ne procurait aucun résultat. Il ne lui restait plus qu'à écumer et étudier les différents voyages,  clients, fournisseurs et d'espérer déceler une anomalie ou quelque chose de suffisamment intriguant pour avancer.

            Pir se redressa sur sa chaise et souffla une minute, il jeta son regard par delà le hublot pour observer la géante gazeuse Denbalen et laissa ses pensées se ressasser une fois de plus. Il avait admis qu'il avait commis des erreurs de jugements, et qu'il y avait un épais brouillard autour de la mort de Tiden-Ven Lobora.  Il était frustré de ne pas pouvoir se déplacer, aller sur le terrain, traquer les informations, interroger, et obtenir des réponses.

            Pir cessa de donner du crédit à ses regrets et se remis au travail. Tout en buvant le fond de son bol de caf, il referma tous les dossiers concernant Lobora et ouvrit ceux sur les vols de gaz tibanna et de quadrillium. Il avait épluché tous les documents et était convaincu que les pirates avaient des complices parmi la population, mais aussi un contact dans la garnison impériale qui devait leur donner les itinéraires des convois. Ledrie avait également déduit que les pirates revendaient leurs butins dans un secteur plus ou moins proche  de Denbalen. En outre, les pirates semblaient être de plus en plus gourmands et confiants  car pour la première fois ils s'en étaient pris à un transport spatial pour dérober le Tibanna.

            S'il n'avait aucune idée de qui pouvait faire partie des corsaires, il pouvait passer en revue tout le personnel susceptible de connaître l'itinéraire des convois de marchandise, et fouiller dans leurs vies afin de déceler une quelconque anomalie.

            Alors qu'il allait plonger dans les dossiers du personnel, quelqu'un sonna à sa porte.

- Entrez, maugréa-t-il, en relevant la tête.

            Le lieutenant Boni pénétra hâtivement dans la pièce affichant un air quelque peu hagard.

- Bonjour agent Ledrie , la garnison a été attaquée il y a une heure, on a besoin de vous pour enquêter, ordre du capitaine Cox.

            Ledrie laissa échapper un rictus trahissant sa satisfaction. Il joua son rôle du mieux possible.

- Comment ? s'enquit-il, Que s'est-il passé ?

- Un rebelle a pénétré l'enceinte et a fait exploser quelque uns de nos blindés. Je vais vous transmettre les premiers rapports, vous les lirez dans la navette pour aller sur place.

- C'est noté, laissez-moi cinq minutes et j'arrive.

- Compris, agent. Je vous attends sur le pas de la porte, fit Boni en la refermant.

            Pris dans ses recherches, Pir avait presque oublié la mission qu'il avait confié à Jey Smarba. La réussite de l'attaque le rassurait quand à sa capacité à jauger les hommes. Jey était allé au bout et avait sans nul doute réussi. Il était donc capable de mener à bien une mission qui implique de tromper, manipuler, et tuer. Il espérait maintenant que Smarba n'ai pas péri dans l'attaque. Il le saurait très rapidement en lisant les rapports, et en le contactant pour sa nouvelle mission : assassiner le directeur de l'académie de Corulag : Qanb Cipolti.

Publicité
Publicité
11 février 2018

Chapitre 20 partie 2

            Jey pénétra lentement dans un vaste parvis s'étendant sur cinq cents mètres. Il s'arrêta un instant et prit le temps d'observer la grande esplanade clôturée par les mêmes murs immenses qu'il avait vu à l'extérieur en venant. Des diodes d'un bleu luminescent couraient droit devant lui jusqu'à l'une des entrées de la garnison. Là aussi, il y avait des casemates qui gardaient les portes. Jey jugea bon de ne pas trop s'en approcher. Ensuite, son regard se porta sur ses cibles : les blindés impériaux. Ces derniers étaient parqués de part et d'autres de l'allée centrale. Les plus proches que vit Jey étaient deux paires de TR-TT avec leurs têtes trapézoïdales rappelant vaguement un visage humanoïde. Derrière ces monstres de métal, il identifia immédiatement une bonne douzaine transports de troupes. Les TTI (Transport de Troupes Impérial) avaient l'habitude de patrouiller dans la capitale et de répandre la peur lors de descentes, ou au cours d'arrestations sauvages. Enfin au loin, il distingua divers véhicules qu'il ne connaissait pas. Sans doute des appareils civils reconvertis pour des fonctions militaires.

            Smarba cessa l'inventaire et se prépara. Il souffla un grand coup, et s'avança jusqu'à mi-chemin. Tout en laissant tourner le moteur, il sortit son datapad de la boite à gant et anima les neuf droïdes qu'il transportait. Il ouvrit également la benne et abaissa la rampe. Il jeta un œil à l'arrière pour s'assurer que tout était en ordre. Certains robots lui tournèrent leurs photorécepteurs comme un signe d'acquiescement. Mentalement, il leur fit ses adieux, à eux, à sa boutique de droïde qu'il tenait depuis trente ans à CapitalChek, et à sa vie passé. Il les regarda descendre avec un brin de nostalgie.

            Bien que tout cela soit symbolique, Jey sentit son estomac se nouer, mais refusa de se laisser emporter, il avait besoin de toute sa concentration. Il activa les charges explosives qu'il avait intégré dans chaque automate. La petite troupe robotique composée d'antiques astromécano, de droïdes de maintenances, et d'unités protocolaires  se divisa et déambula vers leurs cibles: les blindés impériaux.  

            Tandis que les droïdes clopinaient paisiblement, Jey remarqua des stromtroopers qui se dirigèrent vers lui. L'instant d'après, les projecteurs illuminèrent à nouveau son camion, et sa comm se mit à crépiter. " Ca y est, ils doivent savoir...".

            Smarba lorgna ses rétroviseurs, et aperçut le portail qui amorçait déjà le mouvement de fermeture de ses battants. Il ne tergiversa pas. Il démarra en trombe en effectuant un demi-tour serré, et rebroussa chemin. La réaction de l'Empire ne se fit pas attendre, et un instant la zone fut lardée de traits énergétiques verdâtres. Tout en accélérant, il alluma le petit générateur de bouclier qu'il avait installé sur son camion pour l'occasion. Un premier choc le secoua violemment et le fit dévier de l'allée centrale. Il reprit difficilement le contrôle de son véhicule, et redressa la trajectoire.

            Soudain, une violente explosion retentit derrière lui. Il examina son datapad fixé au tableau de bord et constata ce qu'il craignait, les impériaux avaient compris son plan et visaient les droïdes. Il décida d'attendre encore quelques secondes pour laisser le temps à un maximum d'automates d'atteindre leurs cibles.

            Alors que Jey franchit le portail en trombe sous une pluie de lasers, il appuya sur le bouton qui déclencha les bombes intégrées aux droïdes. Aussitôt, il entendit de puissantes détonations. Il espéra profondément que toute cette préparation n'était pas en vaine. Toutefois, il n'eut pas le luxe de s'appesantir sur le sort de cette mission car une nouvelle secousse lui rappela qu'il était une cible assez facile pour les artilleurs impériaux. Il prit alors la direction des collines mornes et stériles de P'Chek. Chaque centaine de mètre parcourue réduisait ses chances d'être touché par les miradors qui le canardaient encore. Plus il s'éloignait de la garnison, et plus le son et l'impact des tirs qui lui parvenait diminuaient jusqu'au retour du calme austère et glacial qu'offrait cette lune.   

            Jey souffla, et essuya la sueur qui perlait de son front. Il regarda de nouveau ses rétroviseurs, et fut soulagé de ne n'y voir que les derniers éclairs verts martelés le sol. Il fila droit devant et rentra dans son datapad le trajet jusqu'a son point de repli.

            Le néo rebelle savoura une relative tranquillité et s'autorisa à contempler le lever du second soleil du système Goroth rasant l'horizon.  Il lui restait une trentaine de kilomètres pour attendre le refuge qu'il avait creusé sous un des nombreux tertres que comptait cette région. De là, il patienterait deux à trois jours afin que la pression redescende et repartirait à CapitalChek à bord de son landspeeder.

            Tandis qu'il recouvrait un semblant de sérénité, un bourdonnement familier se rapprochait à toute vitesse. Il identifia le hurlement caractéristique des chasseurs Tie. Le stress et l'angoisse, rappliquèrent aussi vite qu'ils étaient partis, et s'installèrent dans ses entrailles. Jey chercha désespérément dans ses rétroviseurs, mais il ne vit rien. Les Tie  étaient bien trop haut dans le ciel pour être vu avec des outils aussi basiques. L'absence de senseur faisait cruellement défaut à ce moment critique.

            Smarba n'avait aucune option, il n'avait aucune chance de s'enfuir, ni même de survivre avec deux chasseurs aux trousses. Il devait agir pour gagner un peu de temps et trouver une solution. Il se fia au bruit strident des Tie qui fonçait sur lui, il avait l'impression qu'un monstre volant cauchemardesque  s'apprêtait à le dévorer. Brusquement, il vira à gauche et écrasa la pédale de frein. Une seconde après, les Tie déboulèrent plein gaz et ouvrirent le feu  crachant leurs venins.  Jey fut bringuebalé dans son siège, et tapota sur son tableau de bord pour étouffer les étincelles qui en jaillissaient. L'instant d'après, il sentit des morceaux du sol se soulever et retomber sur la carlingue du camion. Il aperçut brièvement les Tie qui faisaient déjà demi-tour pour finir le travail.

            Jey remit les moteurs en marche , évita les cratères, et fonça droit devant lui. Il ne pourrait pas refaire la même astuce qu'il venait d'accomplir. Il chercha une solution, à ce problème insoluble." Je dois fuir, mais avec ce camion je n'ai aucun chance, je suis bien trop visible, je fais une cible de choix " pensa-t-il.

            Les vaisseaux impériaux chargeaient de plus belle sur lui quand il eut une idée. " Je n'ai plus le choix, de toute façon" se convint-il comme pour lui donner du courage. Il poussa à fond les capacités de son camion et enclencha l'autopilote. Une nouvelle fois, Jey se concentra sur le bruit, et tout à coup, il ouvrit la portière et se jeta par terre , en roulant boulant. Il sentit une violente douleur lui mordre les épaules et les hanches. Il eut à peine le temps de cesser de rouler qu'une nouvelle explosion retentit. Son camion venait d'être pulvériser. Malgré les douleurs qui le tenaillaient, il rampa jusque dans un cratère fraichement taillé. Ce dernier était assez profond, et Jey se colla à la paroi en souhaitant  se cacher du champ visuel des Tie. Il n'avait plus qu'a prier, espérant ne pas être vu depuis le ciel de P'Chek.

            Jey émergea péniblement de sa torpeur, à cause des douleurs lancinantes qui parcouraient son corps. Il s'était assoupi, visiblement épuisé par les événements. Toutefois, il constata qu'il était toujours en vie et que les Tie s'en étaient allés. Il se rappela des derniers moments avant de perdre connaissance. Il s'était collé à plat ventre aux parois du cratère en fonction de l'angle de passage des chasseurs pour camoufler au mieux sa présence. Il se souvint que les Tie, au bout de plusieurs passages, étaient repartis.

            Il s'assit péniblement, et hurla un bon coup. Il venait de gagner contre l'Empire. Il hurla derechef, et ses nerfs le lâchèrent. Ses bras  tremblèrent sous le coup de l'émotion, et il se mit à pleurer et à marmonner dans le vide.

- J'ai réussi... , j'ai réussi pour vous...

            Après un long moment apathique, Jey se releva et se dirigea vers son refuge. L'objectif second de sa mission venait d'être atteint : rester en vie pour continuer la lutte. 

 

jey fuyant un chasseur tie

4 février 2018

Vingtième chapitre, partie 1

Chapitre XX

           

            Le vieux camion-speeder ST 101 qu'avait volé et repeint Jey Smarba avançait aussi vite que possible, en route vers sa première mission. Jey ressentait un mélange d'excitation et de satisfaction. On lui donnait enfin sa chance, et il ne comptait pas la gâcher. L'agent rebelle, "contact un", s'était décidé à le tester sur le terrain, et il avait été on ne peut plus clair dans sa dernière transmission.

- Ce que vous allez faire est risqué, mais en luttant contre l'Empire, votre vie le deviendra en permanence. Les objectifs que nous avons définis me permettront de statuer à votre sujet. Je saurai si vous avez réussi et, si c'est le cas, je vous appellerai pour un débriefing. Bonne chance.

            Cet agent représentait l'opportunité qu'il espérait tant : rendre la monnaie de sa pièce à l'Empire. En outre, il avait la sensation que cette fois-ci, il ne parlait pas dans le vide comme le faisait le comité de résistance anti-impérial auquel il adhérait encore. Coller quelques tracts, et gribouiller quelques graffitis dans les rues de CapitalChek causaient autant de soucis aux impériaux qu'un mynock à un ver de l'espace. Non, aujourd'hui, l'Empire allait être attaqué sur son propre territoire, devant sa porte et tout cela grâce à un vieil homme n'ayant jamais porté les armes. Ils verraient alors que même les tyrans ne sont pas tout puissant.

            La garnison impériale, corps, cœur et symbole de la dictature sur P'Chek était  la cible de Smarba, et son camion-speeder s'en rapprochait vivement. Cependant, "contact un" lui avait expressément ordonné de passer par voie terrestre, ordre qu'il respectait à la lettre sachant que les couloirs aériens étaient interdits sans autorisation spéciale. L'agent rebelle ne souhaitait pas voir la mission pulvérisée par les tours surmontées de canons lasers, avant même qu'elle ait débutée.

            En suivant la seule route bétonnée reliant la capitale à la base et en se faisant passer pour un coursier, Jey pouvait approcher l'enceinte extérieure dans une relative sérénité.

            Tandis que l'aube chassait peu à peu la nébulosité nocturne, Jey observa la garnison grossir à vue d'œil jusqu'à devenir réellement imposante. Il ne put détacher son regard de cet énorme bloc de férrobéton grisâtre aux contours rectangulaires et anguleux, surplombé par une épaisse colonne elle-même couronné par une large parabole. Il remarqua que des kiosques aussi cendrés que la couleur des façades couraient le long des arêtes à intervalle régulière. Il avait l'impression de se sentir totalement écrasé par cette superstructure, qui paraissait dénuée de vie. L'absence de lumière, de fenêtre, ou du moindre signe de vie, accentuait cette impression funeste et morbide.

            L'immense bâtiment bouchait désormais tous les vitrages droits du camion-speeder, et Smarba s'arracha de cette envoutement lugubre. Il devait se concentrer car sa destination n'était plus qu'à deux minutes. Il enclencha le pilotage automatique, sortit de son siège et passa à l'arrière pour vérifier le contenu de la benne.

            Soudain une vive lumière envahit aux trois quart le véhicule. Jey se précipita pour reprendre les commandes et vit ce qu'il se passait. Trois faisceaux lumineux venant des kiosques, qui étaient en fait des miradors, l'avait repéré et nimbait son appareil.  Puis, comme pour confirmer son appréhension, la comm du camion résonna. Il hésita quelques secondes, effrayé par l'enjeu et la crainte d'échouer, mais il se ressaisit et ouvrit le canal.

- Véhicule non-identifié, stoppez-vous immédiatement, et dites nous ce que vous faites ordonna une voix d'homme.

- Bien reçu, fit Jey en coupant les moteurs, je travaille pour l'entreprise TeknoDro, j'ai une commande pour livrer des droïdes de maintenances.

            La communication fut un court instant parasitée par de la friture, puis reprit.

- Aucune livraison de prévue dans notre manifeste, arrêtez vous au poste de garde numéro 2 pour inspection. Si vous désobéissez, vous serez désintégré.

- Reçu.

            " C'est parfait" pensa Jey, qui comprit que la partie commençait maintenant. A cinquante-huit ans, il entamait une carrière de rebelle. Depuis qu'il avait perdu son fils et sa femme, le destin, la providence ou n'importe quelle autre force mystique qui était sensé diriger sa vie, lui offrait enfin une chance de venger la mort de sa famille. Mu par cette force, il ne redoutait pas de mourir. Au contraire, il se sentait puissant, vivant et avait l'impression d'être exactement au bon endroit au bon moment.

            Jey vérifia son fusil blaster E 11, le modèle impérial, ainsi que ses trois grenades assommantes Merr-Sonn que lui avait fourni l'agent. Il cacha ses armes sous son veston de livreur, et remit le contact.

            Il arriva devant l'entrée numéro 2, et s'arrêta une nouvelle fois. Elle était immense mesurant au moins dix mètres. Sa couleur était ferrailleuse, due sans doute, à sa composition en duracier. A la gauche du portail, trois stormtroopers sortirent de l'embrasure d'une casemate et le braquèrent. Jey leva les mains en feignant une obéissance docile. Les soldats lui firent signe de sortir du véhicule, ce qu'il fit calmement. Il nota qu'il n'y avait plus de lumière qui le suivait.

- Montrez-moi vos papiers sans faire de gestes brusques,  intima un des trois commandos.

- Les voilà, en tendant la fausse carte ID qu'il avait fabriquée.

            Le soldat examina rapidement les papiers et donna  l'ordre à un de ses acolytes d'aller vérifier le contenu du camion. Puis, il s'adressa derechef à Jey.

- Ouvrez la benne et donner moi le manifeste de livraison aussi.

- Bien sur, mais pour faire ça je dois remonter dans la cabine du camion, est-ce possible ? déclara-t-il sereinement.

- Pas de blague, vieillard, sinon...

            Smarba débloqua la porte arrière de la benne pour que le stormtrooper constate par lui même les quelques droïdes entreposés. Il saisit le manifeste ainsi que son thermos plein de caf. Il ressortit, donna le manifeste et proposa à son interlocuteur une tasse de caf dans la casemate pendant la vérification des papiers. Voyant le commando hésitant, il insista.

- Allez, monsieur l'officier, au lieu de rester dans le froid à attendre, allons nous réchauffer devant  quelque chose de chaud. Je vous assure qu'il est très bon.

- Euh... non, vous restez là, Mads, il y a quoi à l'arrière alors ?

- Des droïdes, sergent.

- Bien, va vérifier les papiers à l'intérieur, on t'attend ici. 

- Bien reçu, fit Madds en récupérant les documents et en retournant dans la casemate. 

- Vous êtes sûr qu'on ne peut pas tous aller se mettre à l'abri ? intervint Smarba avec un grand sourire.

- Non, et n'insistez plus.

- A vos ordres.

            Jey était contrarié, il n'était pas certain que ces faux papiers fassent l'affaire. Toutefois, il avait pensé à d'autres options pour "forcer" l'entrée. Il ouvrit son thermos et se versa du caf dans le bouchon qui faisait office de récipient. La vapeur s'éleva dans le froid lunaire, et il savoura sa boisson en exagérant.

- C'est bon, arrêtez de faire le malin. Fermez-moi ça.

- Comme vous voulez, chef, répondit Jey en obéissant.

            Quelques minutes plus tard, Smarba et les deux stromtroopers n'avaient pas bougé d'un iota. Pour Jey, c'était mauvais signe, il devait prendre une décision, soit espérer que les papiers soit suffisant, soit choisir une option plus risquée, et s'il faisait ce choix, il lui paraissait évident que défier deux soldats était plus facile que d'en défier trois.

            Jey se concentra et se prépara. Il remarqua que les deux soldats avaient légèrement baissé leurs gardes car leurs doigts n'étaient plus sur la détente. Il feignit de se gratter le bas du dos et en profita pour armer sa grenade nichée au niveau de ses reins sous sa veste. Il avait cinq secondes pour agir.

- Tenez, c'est pour vous, fit-il au sergent en lui lançant le thermos . 

            Surpris, le sergent eut le reflexe de réceptionné l'objet. Jey profita de ce court instant pour prendre sa grenade, et la lancer aux pieds des deux commandos. Il entendit un " hey "et se jeta à plat ventre pour se mettre à couvert. Il entendit plusieurs tirs de blaster. L'instant d'après, il observa les soldats dodeliner et baragouiner quelques mots. Jey n'hésita pas une seule seconde et dégaina son blaster qui était caché au niveau de sa ceinture et fit feu sur les commandos désorientés. Ils s'affalèrent comme des poupées de chiffon sur le sol. Sur le coup, Smarba se trouva sans cœur, et affreusement cruel d'avoir exécuté ces deux soldats, mais en repensant à toutes les horreurs de l'Empire, il se dit que ces victimes n'étaient pas innocentes.
            Il fallait faire très vite désormais. Il jeta un œil vers les remparts où se trouvaient les miradors, qui pour le moment n'avaient pas réagit. Il fonça vers  la casemate. Il ne se posa pas de questions, il balança une nouvelle grenade dans l'unique pièce. Après quelques secondes, il pénétra, arme au poing, abattit de sang froid le dernier garde et chercha les commandes du portail. Il les trouva facilement et pianota sur le clavier pour l'ouvrir. Les indications de "contact un" concernant cette entrée se relevèrent fiables et précieuses. Alors que l'écran de contrôle lui indiqua que la porte s'ouvrait, il se précipita dehors.

            Jey s'estima chanceux, pour le moment, personne ne l'avait remarqué. Il en profita pour trainer les deux corps dans la casemate et retourna dans la cabine du camion. Dans le même temps, les gonds du portail gémirent et s'écartèrent lentement. 

5 février 2017

Dix-neuvième chapitre, Troisième partie

         

               Englués dans la foule, le jeune fugitif et son droïde s'égaraient dans l'immense " Treasure Ship Row" depuis plusieurs heures. Malgré la nuit, le bazar ne désemplissait pas, bien au contraire. Dreic es-suyait autant les échecs que les gouttes de pluies qui perlaient sur son visage. Il avait l'impression de chercher une aiguille dans une meule de foin, sans compter l'argent qu'il avait "perdu" pour faire parler divers interlocuteurs. Tout se payait, et il avait la nette impression qu'il donnait son argent et son temps contre des courants d'airs, ce qui avait le don de l'énerver au plus au point. Il se sentait perdu au beau milieu d'un labyrinthe. Harassé, il alla s'assoir dans un boui-boui aux relents de fritures pour faire une pause et réfléchir à une meilleure façon d'ef-fectuer ses recherches.

            Tandis qu'il commandait sa boisson à une serveuse visiblement aussi agacée que lui, Dreic sentit une main lui tapoter le dos. Il se retourna vive-ment et reconnut un sullustain. Pod, aux aguets, se leva d'un bond et atterrit entre son maitre et l'individu qui avait osé le toucher. Il attrapa fermement son bras.

- Tu es venu me voler ? demanda sèchement Lobora.

            Visiblement effrayé, le petit humanoïde aux grands yeux d'un noir brillant, balbultia :

- Non, non absolument pas monseigneur.

            Dreic tiqua, c'était la première fois qu'on l'appelait ainsi.

- Pod, c'est bon lâche-le, mais reste attentif. Alors, qu'est ce que tu me veux ? demanda-t-il au sullustain.

- Je viens vous aider monseigneur.

- Arrête de m'appeler seigneur, qu'est-ce qui te fait dire que j'ai besoin d'aide ?

- Mon sei..., monsieur, excusez-moi de vous l'apprendre, mais la moitié du quartier sait ce que vous recherchez.

            Dreic était surpris par cette nouvelle. Il avait parlé de sa quête à une demi-douzaine de personnes, et voilà qu'un inconnu lui affirmait que tout le monde était au courant. Un malaise naissant gronda dans ses entrailles, et essaya de ne rien transparaitre. Ildécida d'écouter son interlocuteur inattendu.

- Fais vite, dis moi en quoi tu peux m'aider, et je te prie de croire que si tu me racontes des histoires, mon droïde te réduira en bouillie, n'est-ce pas Pod ?

-Absolument, maître, répondit-il avec une voix déshumanisée que Dreic n'avait jamais entendue.

- Oui, je vous promets que cela vous sera utile, bafouilla le sullustain. Je connais quelqu'un qui trouve à peu près toutes les informations possibles sur Coronet et ses environs, je suis persuadé qu'il pourra vous être utile.

- Où est cet informateur ?

- Je peux vous donner l'adresse, mais je vis de ce que j'entends ici, vous comprenez, marmonna-t-il.

- Tu veux de l'argent toi aussi ? Qui me dit que ce n'est pas une adresse bidon, ou encore quelqu'un qui n'a aucune réponse à m'apporter, tempêta le jeune homme.

- Je vous assure, monsieur, que cette personne pourra vous aider. Je ne mens pas. Elle est connue ici pour être l'une des meilleures source de renseignements.

            Dreic savoura ce court instant, pour une fois c'est lui qui avait la situation en main. Il pouvait exiger ce qu'il voulait de ce sullustain avec l'aide de Pod. Il était temps d'utiliser cet avantage et d'arrêter de se faire mener en bateau par le tout venant.

- Tu as l'air sûr de toi, tu es prêt à mettre ta vie en jeu là-dessus ? menaça-t-il.

            Le petit humanoïde hésita un moment avant de répondre et jeta un coup d'œil au droïde archiviste, comme pour vérifier s'il y avait une échappatoire.

- Je ne vous mens pas monsieur, toutes les personnes que j'ai amené voir cet informateur ont eu ce qu'elles voulaient.

- Bien dans ce cas, tu vas m'y conduire.

- Pas la peine je vous assure, je vous donne l'adresse et je vous fais un prix, négocia-t-il.

- Non, cracha Dreic, tu nous y emmènes maintenant.

- Euh, non, non je ne préfère pas.

- Trop tard, tu n'as plus le choix. Pod montre lui l'une de tes principales améliorations.

- Avec plaisir maître.

            Le droïde archiviste tendit son bras droit vers le sullustain et une trappe métallique se rétracta à hauteur de poignet pour faire jaillir un double canon blaster.

- Inutile de courir, le moindre faux pas et c'est la fin. Maintenant, amène-nous vers ton informateur. Si j'ai quelque chose, alors c'est promis, je te paierai pour ton service.

            Le trio se leva sans même avoir eu la com-mande du bar, et s'enfonça derechef dans le tumulte bruyant du " Treasure Ship Row ".

            Le restaurant le Bha'lir était situé à plusieurs pâtés de maison du grand bazar surpeuplé, dans une contre allée relativement tranquille pour le secteur Bleu. Ce calme relatif n'était pas pour déplaire à Dreic. Il arriva avec son "guide" et Pod devant la devanture d'un bleu clignotant. La ruelle semblait paisible dans ce faubourg résidentiel.

- Voilà, vous y êtes, indiqua le sullustain.

- Je dois contacter qui ? demanda-t-il.

- Personne, il y a une procédure spécifique pour parler à l'informateur. Vous devez rentrer seul dans l'établissement, vous assoir comme n'importe quel client et commander le civet de dianoga sauce corellienne.

- Et il se passera quoi ensuite ?

- Ils viendront vous chercher et vous pourrez poser vos questions.

- J'espère que tu dis vrai. Mon droïde va te surveiller, et il ne te lâchera qu'à mon retour. 

            Le sullustain fit une moue de désapprobation, mais compris qu'il n’avait pas l’ombre d’un choix.

-Pod, allume tes senseurs et sois aux aguets. Je te tiens au courant par comlink, ordonna Dreic avant d'ouvrir la porte du restaurant et de s'y engouffrer.

            L'intérieur du Bha'lir était agencé dans un style corellien classique, avec ses grandes tapisseries murales rouges aux liserés dorées, et ses colonnes luminescentes disséminées ici et là. Toutes les tables étaient rondes, basses et arrangées dans une sorte de spirale qui s'enroulait autour de la cuisine centrale enchâssée dans des blocs de marbre.  La zone du bar était à l'opposé de l'entrée, et Dreic s'y dirigea. Il observa la douzaine d'individus qui garnissait le restaurant, tous occupés à manger, boire et discuter. Personne ne fit attention à son arrivée, ce qui semblait confirmer la véracité de ce lieu.

            Une serveuse humaine s'occupa rapidement de lui en l'installant sur l'une des tables libres et en lui donnant l'élégante carte en flimsiplast des menus. Dreic lut les divers plats et chercha le fameux le civet de dianoga sauce corellienne, et passa commande. La serveuse ne sembla pas changer d'attitude lorsqu'elle écouta ce que voulait le jeune homme et partit transmettre la commande dans l'édicule de marbre.

            Quelques minutes plus tard, la même ser-veuse revint avec un plateau recouvert d'une cloche argentée.

- Voilà un amuse-gueule de la part du propriétaire, avec ses compliments, fit-elle avec un grand sourire avant de tourner les talons.

            Dreic la remercia et souleva le couvercle. Il trouva un bol avec un morceau de flimsi indiquant  en lettres lumineuses : toilettes, cabine 5.         

            Sans plus attendre, il se leva et se dirigea vers les commodités. Sur la porte numéro cinq, Dreic trouva un petit mot en plusieurs langues écrivant que ce cabinet était hors d'usage. Il ouvrit la porte, et fut surpris de voir ce à quoi il s'attendait : des toilettes. Tandis que l'agacement le gagna, la cloison droite se déverrouilla pour laisser apparaitre un couloir som-bre. Le fugitif s'y engouffra et suivit le corridor jusqu'a se trouver nez-à-nez avec une nouvelle porte, qui elle aussi, coulissa. Il avança derechef, quand soudainement, une puissante lumière l'éblouit. Au même instant, une voix masculine lui intima de lever les mains alors qu'il sentait dans le creux de ses reins deux bouches de canons.

- Du calme, les gars, vous devez savoir pourquoi je suis là.

- Ne bouge pas, regarde devant toi. Si tu veux que tout se passe bien, tais-toi et obéit, compris ?  fit la même voix.

- Ok.

- Tu es armé ?

- Oui, affirma-t-il, alors qu'il se faisait déjà palper le corps, et soulager de ses armes.

- Tu es venu seul ?

            Dreic prit une seconde pour réfléchir, il hésita sur la réponse à fournir  et à envoyer un signal à Pod. 

- Un sullustain m'a emmené jusqu'ici.

- Tu as un complice dans le restaurant ?

- Non. Je ne suis pas là pour faire des histoires, je suis là pour obtenir des informations.

- Le droïde avec le sullustain il est à toi ?

- Oui.

- Il y a quoi dans ta ceinture d'équipement ? demanda la voix.

- Des bricoles.

- Enlève-la et donne-la-nous avec ta main gauche.

            Dreic s'exécuta, et la lumière blanche dis-parut pour laisser à nouveau la place à l'obscurité. Ce changement de luminosité l’aveugla de plus belle  et l'empêcha de prendre le moindre indice visuel sur l'endroit ou les personnes qui le neutralisait.

- C'est bon ? s'enquit-il.

- Nous sommes plusieurs et nous surveillons chacun de tes mouvements, si tu bronches, tu pourras te vanter d'être plus fumant qu'un volcan de Mustafar ? Me suis-je bien fait comprendre ?

- Oui, je peux parler à votre patron ?

- Assis toi la dessus, et nous pourrons commencer.

            Dreic sentit qu'on l'asseyait de force sur un siège rembourré plutôt confortable. Mais il sentit que deux personnes lui bloquaient les poignets sur les accoudoirs. Il se rappela presque viscéralement les interrogatoires de Pir Ledrie, mais se força pour ne pas opposer de résistance. Une fois ligoté, le calme retomba dans la pièce et la sensation d'être seul s'imposa à lui.

            C’est alors qu’un grand écran mural s'activa, avec en son centre une ligne rougeâtre  qui se mit à tressaillir au rythme lent des variations d’une voix très grave et étouffée.

- Bonsoir, je suis Bha'lir, si tu as de quoi payer, je peux te fournir les informations que tu désires.

29 janvier 2017

Dix-neuvième chapitre, deuxième partie

 

            C'était sous une pluie battante que Dreic et Pod erraient dans le quartier le plus dangereux de Coronet City: Le secteur Bleu. La météo concordait parfaitement à l'ambiance dangereuse et imprévisible qui régnait en ce lieu. Tirant son nom du boulevard du Ciel Bleu, sa principale avenue lorsqu'on venait du centre ville, cette partie de la capitale se targuait d'offrir tout les services possibles, surtout les plus indésirables. Et c'était la raison principale de leur présence.

            Dans l'impasse depuis son arrivée,  notam-ment après sa visite au laboratoire de la CorSec, il avait tenté sa chance une dernière fois par les voies légales aux archives de surveillance holographique de Coronet. Un membre du personnel  lui avait jeté au visage la seule et unique réponse qu'il recevait depuis trois jours : l'administration corellienne ne lui était et ne lui serait d'aucun secours. Comme les protocoles en vigueur le préconisaient, les enregistrements qu'il recherchait avaient été effacés depuis deux mois.

            Face à tous ses échecs, Dreic espérait trou-ver quelque chose de plus convaincant en fricotant dans des endroits peu fréquentables. Le secteur Bleu était tout désigné pour cela.

            Il avait gardé son faux visage mais avait troqué son costume de journaliste pour sa tenue habituelle : son blue-jean maintenu par son ceinturon à  multiples poches et son blaster. Sa chemise beige légèrement bouffante dissimulant des plaques de protection, ainsi que son par-dessus en cuir rem-bourré, complétaient son accoutrement.

            Portant un grand imperméable noir à col haut pour passer le plus inaperçu possible, il se dirigeait vers l'entrée du faubourg surnommé " Treasure Ship Row ". D'après les rumeurs, c'était le plus grand bazar de la ville.

            Dreic et Pod déboulèrent dans l'artère principale qui irriguait toute la zone. Le jeune homme contempla ce qui ressemblait à un gigan-tesque marché à ciel ouvert. Un festival d'enseignes, d'holopub et de panneaux colorés habillaient la place. Malgré sa largueur, la place était bondée par une tripotée d'individus aussi bigarrés que les lumières environnantes. Le brouhaha constant parfois couvert par quelques notes de musiques éphémères donnait l'impression que le reste de Coronet City était en deuil, tant ici, l'ambiance semblait débordante de vie. Dreic croisa un nombre incalculable d'espèces vi-vantes qu’il ne connaissait pas, et s'étonna d'une telle biodiversité. On aurait dit que la vie s'insinuait et s'exprimait sous n'importe quelle forme : écailleux, poilus, plumés, glabres ou granuleux. Cela contrastait totalement des milieux aseptisés et exclusifs des aca-démies de l’empire qu’il avait majoritairement côto-yé.

            Il se fraya un chemin dans tout ce fatras et se rapprocha des étals. Il avait noté deux adresses susceptibles de le renseigner. La première se trouvait dans une ruelle donnant sur le boulevard du Ciel Bleu. Lorsque le duo y pénétra, l'ambiance bariolée se changea en un instant en une tension pesante. L'allée était moins encombrée, et de nombreux in-dividus guettaient, certains adossés dos au mur, d'autres en train de discuter furtivement en jetant des coups d'œil. Il était clair qu'ils surveillaient les allées et venues pour le compte d'un ou plusieurs voyous.

            Dreic ne modifia pas son attitude et glissa discrètement un mot à Pod pour que tous ses senseurs soient en éveil. Après avoir dépassé plusieurs boutiques, il trouva une petite échoppe installée à cinq mètres du sol sur une terrasse d'un ancien appartement. Un trandoshan à l'allure rep-tilienne et un gran reconnaissable à leurs trois yeux protubérants gardaient le petit monte charge permettant d'accéder au magasin. 

- Bonjour, j'aimerai parler avec le patron de cette boutique.

- Il n'est pas là pour parler, il est là pour vendre, tu es là pour acheter ? maugréa le gran.

- On peut dire ça, je cherche des informations, je suis prêt à payer.

- Ok, tu montes seul, ton robot reste ici, Xedossk fouille-le et accompagne-le, fit-il au trandoshan sans le lâcher du regard.

            Dreic fut obligé de donner son blaster, mais ordonna à Pod d'être vigilant.

            Il trouva le dénommé Gourgul, au fond de son échoppe remplie d'armes et de gadgets aussi excentriques les uns que les autres. La créature humanoïde, un chadra-fan, couverte de poils, mesurait à peine un mètre et avait une tête res-semblant à un chauve-faucon. Elle possédait deux grandes oreilles surdéveloppées, ainsi que deux yeux d'un noir profond. 

- Bonjour monsieur, je viens car je suis à la recherche d'une information.

            Gourgul se retourna, et pris le datapad qui trainait sur son bureau.

- Monsieur ? pfff, qu'est ce qui te fait croire que je pourrais t'aider ? fit-il en montrant ses incisives acérées.

- Je me suis renseigné, j'ai entendu des choses sur le Secteur Bleu. J'ai besoin d'informations, et je suis prêt à payer, déclara-t-il honnêtement.

- Haaaa, si tu es prêt à payer cela change tout. Quels types d'informations cherches-tu ?

- J'ai besoin de me procurer les holos des caméras de surveillance positionnées autour de Starline Avenue datant d'il y a 114 jours. Vous auriez ça ?

            Le chadra-fan le dévisagea un moment avec ses grands yeux noirs comme si la demande l'avait interloqué. Il oscilla subrepticement ses oreilles et tapota sur son datapad.

- Non je n'ai pas ça.

            Déçu, mais pas abattu, Dreic essaya de ne pas repartir bredouille.

- Vous connaissez quelqu'un qui pourrait avoir ce que je recherche ?

- Oui, mais tu dois payer avant.

- Combien ?

- 1000 crédits.

- Quoi ? éructa le jeune homme, 1000 crédits juste pour m'indiquer quelqu'un qui peut m'aider ? Vous plaisantez !

- Non, c'est à prendre où à laisser, termina-t-il en se retournant pour vaquer à ses occupations.

            Dreic rumina, il se faisait clairement voler, et une furieuse envie d'aller secouer cette petite chose déplaisante le saisit brusquement. Il se retint aussitôt sachant que le trandoshan interviendrait à la moindre occasion. " Tan pis, l'argent n'est pas si important tant que je peux avancer "

- C'est d'accord.

- Paye, fit de dos Gourgul.

- Les voilà, dit Dreic en sortant de sa poche les barrettes d'aurodium.

            En un éclair, le chadra-fan se retourna et pris le pécule. Puis, il se recula doucement et s'en-fonça dans la pénombre.

- Tu trouveras ce que tu cherches aux archives de surveillance holographique de Coronet.

            Avant même de pouvoir protester, il sentit un bras puissant le ceinturer une main écailleuse et humide recouvrir sa bouche, lui interdisant toute protestation.

-  Merci, Xedoss, fit Gourgul en montrant son museau à la faible lumière. Ecoute moi bien étranger, tu m'as demandé une information, tu l'as eu, si elle ne te convient pas ce n'est pas mon problème,  débrouille-toi avec ça. Pour moi le deal est respecté. Est-ce que tu vas partir sans causer de souci maintenant ? Secoue la tête pour répondre.

            Dreic opina pour notifier son accord. Cinq minutes et 1000 crédits plus tard, Dreic et Pod étaient de nouveau dans le grand bazar. Lobora s'arrêta quelques instants une fois dans la foule. Il ressentit une profonde colère. Il venait de se faire avoir par un rat et aurait très bien pu se faire tuer par le trandoshan en un claquement de doigt. Il avait envie d'y retourner et de tirer dans le tas, mais sa raison l'en dissuada. " Faire un carnage avec tous ces voleurs et mourir pour 1000 crédits dans une ruelle malfamée alors que je n'ai rien fait pour venger papa... ce serait encore plus stupide que ce qu’il vient de se passer... ".

- Maitre vous allez bien ? interrogea Pod, vous avez l'air contrarié. 

- Oui, Pod, ça va aller, fit-il en desserrant les dents, ça va aller. Continuons, allons voir notre deuxième adresse avec espérons-le plus de réussite.

Dreic déguisé, et Pod

22 janvier 2017

Dix-neuvième chapitre, première partie

Chapitre XIX

            Dreic et Pod emboitèrent le pas de Vig Valèr, technicien de classe deux, habillé d'une blouse blanche typique d’un rat de laboratoire. Ils le suivaient,  dans l’un des nombreux couloirs que comptait l’aile scientifique de la CorSec.

            Le trio déboucha dans une petite pièce exigüe comportant deux tables quelques chaises et une petite fenêtre ronde qui laissait filtrer quelques rayons de soleil matinal.                                                                     Ils s'assirent et Vig ouvrit la discussion.

- Rappelez-moi la raison pour laquelle vous souhaitez que je retrouve ce dossier ?

- Au cours de mon enquête j'ai observé quelques irrégularités sur des accidents de speeder et, par conséquent, j'aurai voulu l'avis d'un expert sur le cas THX-1138.

- Très bien, fit-il en appuyant sur un bouton dissimulé sous la table.

            Un écran holo apparut et rapidement des données défilèrent.

- Comme vous l'avez peut être lu, il s'agit d'un banal accident, le rapport a conclu à un court circuit au niveau des régulateurs magnétiques avants. Cet incident a provoqué un incendie qui s'est propagé à l'ensemble du véhicule, entrainant le crash.

- Oui, je m'en souviens, mais je voulais savoir si vous aviez une holo-séquence plus longue de cet accident? Peut-être un autre angle de vue ?

- Non, je n'ai pu récupérer que ce que vous avez vu.

- Pourquoi cela ? s'enquit Dreic.

- C'est tout ce que j'ai trouvé sur les holocams de la ville à ce moment précis.

- Et la carcasse du véhicule, est-il possible de la voir ?

- Je vous trouve bien curieux pour un simple accident, vous allez si loin pour chaque cas ? fit Valèr visiblement agacé par la série de questions.

            Le jeune fugitif fut surpris par cette objection, il réalisa qu'il était bien trop tatillon pour une simple enquête. Il chercha une parade pour rester cohérent et éviter d’éveiller les soupçons.

- Et bien, oui, uniquement lorsque certains cas ne sont pas clairs. Ici, le rapport est assez parcellaire, donc je me renseigne.

- Cette affaire n'est pas parcellaire, rétorqua Vig, visiblement vexé par cette remarque. Il n'y avait que très peu d'informations, et mes compétences sont bien plus utiles sur des cas sérieux, pas sur un simple accident lié à une défaillance électronique.

            Le technicien se leva passablement énervé, éteignit l'ordinateur et se dirigea vers la sortie.

- Cette visite est terminée, déclara-t-il en ouvrant la porte.

- Et pour la carcasse du speeder ? Vous en avez fait quoi ? demanda Dreic en guise de baroud d'honneur.

- Détruite.

- Est-ce normal ?

- C'est la procédure, maintenant partez, j'ai du travail.

            Les faux journalistes ne purent faire autrement que d'obéir à l'injonction et partirent prestement du bâtiment de la CorSec. Ils repartirent bredouille, et Dreic sentit sa tâche encore plus lourde sur ses épaules.

***

            Deux heures plus tard, Vig Valèr s'était isolé dans le vestiaire destiné aux employés. La visite de ce pseudo-pigiste l'avait pris au dépourvu. Il ne s'était pas préparé à ça, et désormais, il s'en voulait de son attitude. Il prit un moment pour réfléchir à sa prochaine action devant une tasse de caf encore fumante.

            Après avoir longuement hésité entre l'inertie et l'initiative, il décida de saisir son comlink personnel et composa un numéro, en espérant qu'il soit toujours actif. Suite à une longue attente bercée par une alternance de grésillements et de bruits blancs, quelqu'un décrocha.

- Oui, c'est Vig Valèr, le technicien de laboratoire de la CorSec, je vous dérange pour une vieille affaire.

- Attendez une minute, répondit une voix masculine. Allez-y, je vous écoute.

- Est-ce que vous vous rappelez du crash de Starline Avenue?

- Oui, continuez.

-  Un journaliste du nom d’Isaac Kadick a posé des questions sur ce sujet, il m'a semblé très curieux, comme convenu je tenais à vous en informer.

- Attendez une minute, répéta la voix. Bien, faites moi un rapport complet sur ce journaliste.

- Euh, j'imagine que ce travail sera payé ...? demanda Valèr d'un ton chancelant.

- Ca dépendra de votre rapport. Je l'attends dans trois heures. 

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 > >>
Publicité